... la communauté internationale observe en silence!
Les opposants de Bahreïn, de nouveau en effervescence, déplorent le manque de soutien arabe et international à leur mouvement de contestation, motivé selon eux par leur confession et des soupçons de liens avec l'Iran.
"Le cas de Bahreïn est l'exemple type de l'hypocrisie internationale", estime Matar Matar, un ancien élu du Wefaq, le principal mouvement de l'opposition de ce royaume gouverné depuis des siècles par la dynastie
des Al-Khalifa.
Il dénonce la politique de deux poids deux mesures, notamment de la part des Etats-Unis qui n'ont que mollement soutenu les revendications démocratiques des Bahreïnis alors qu'ils ont plus franchement appuyé d'autres révoltes arabes.
Pour Shadi Hamid, du Brookings Center de Doha, "Bahreïn, (qui sert de base à la Ve Flotte américaine),a été (pour Washington) l'occasion de tester sa politique de soutien à la démocratie mais ce test a échoué".
Le mouvement de contestation lancé à la mi-février 2011 à Bahreïn réclamant une véritable monarchie constitutionnelle, a été réprimé un mois plus tard par le pouvoir, fort de l'appui des autres monarchies du Golfe, Arabie saoudite en tête, qui ont dépêché des troupes dans ce petit royaume.
Une commission d'enquête indépendante a ensuite dénoncé un "usage excessif et injustifié de la force" dans la répression en faisant état de 35 morts durant ce mois.
Des centaines de bahreinis ont été tués et blessés, des centaines d’autres détenus et des milliers d’employés licenciés, depuis le début de la révolution, le 14 février 2011.
Une martyre de plus
Les répressions violentes à Bahreïn se poursuivent sous le silence de mort de la communauté internationale !
Les forces de sécurité bahreïnies ont tué une manifestante. Selon la chaîne satéllitaire iranienne alAlam une femme, de 55 ans, qui avait participé aux manifestations pacifiques a été tuée suite à l’inhalation du gaz toxique tiré par les forces du régime bahreïni contre des quartiers résidentiels.
Elle a été transportée à l’hôpital de Salmaniya où elle a succombé à ses blessures!
Toujours selon la même source, les forces de sécurité ont attaqué un photographe de presse devant un poste de police alors qu’il tentait de couvrir la manifestation pacifique des citoyens !
"J'ai été battu mardi, par les forces de sécurité alors que je couvrais un rassemblement de personnes devant le poste de police de Basmahij ", a raconté le journaliste.
Et de poursuivre : "J'ai reçu un appel hier après-midi pour couvrir un sit-in devant le commissariat de police, je me suis rendu au lieu du rassemblement, quand un groupe des forces de sécurité est intervenu disperser les gens, alors que je suis resté loin restés loin d'eux pour couvrir l'événement, mais j’ai été surpris par deux hommes de sécurité qui m’ont empoigné et m’ont roué de coup sur la tête alors que je leur avis présenté ma carte de journaliste dans une agence d’information internationale ".
Par ailleurs, deux jeunes hommes ont été roués de coups par les forces de sécurité bahreïnies dans le village de Diyé, alors qu’ils rentraient chez eux.
Par ailleurs, les forces de l’opposition politique ont affirmé que "c'est le caractère pacifique du mouvement populaire qui a réalisé des progrès dans le dossier politique du Bahreïn depuis le 14 février".
Dans un communiqué publié par les organisations Al Wefaq, Al Ikhaa, Waad et les deux rassemblements, "Nationaliste démocratique" et "Unitaire", l'opposition a ajouté que "le recours de l'autorité à la violence et l'oppression a accéléré sa défaite face au peuple bahreïni pacifique".
"Le régime travaille jour et nuit pour discréditer les mouvements populaires revendiquant un Etat civil démocratique. Cependant, ses tentatives ont été vaines grâce aux jeunes, qui sont conscients que le pacifisme impose le respect et la sympathie du monde, au moment où le régime est exposé devant les yeux du monde", a ajouté l’opposition.
Cette dernière a également réitéré son soutien pour "tout mouvement pacifique en tout temps et lieu, sachant qu’il s’agit d’un droit naturel garanti par tous les pactes et chartes internationaux".
Les forces de l'opposition ont rejeté le recours à des cocktails Molotov, le versement de l'huile ou la détention de quiconque, demandant à tout le monde de ne pas recourir à de telles méthodes.
Elles ont également rappelé que la méthode pacifique est l'arme la plus efficace pour vaincre la machine oppressante du régime, tout en appelant les jeunes à ne pas se laisser entrainer par les provocations du régime.