En position de force, le camp de la résistance peaufine son plan d’action pour neutraliser les dangers qui le menacent.
Pour le Hezbollah, l’évènement le plus important de l’an 2011 est sans aucun doute le retrait américain de l’Irak. Interrogé par le quotidien libanais arabophone AsSafir, une source proche du parti de la résistance au Liban estime que la région arabo-islamique entame une nouvelle phase, depuis le retrait américain de l’Irak, laquelle nécessite de mettre au point un plan d’action et une stratégie nouvelle qui devrait entrer en action dans les mois suivants.
En plus de l’irakien, ce plan d’action répondra a d’autres volets : la crise en Syrie, les changements politiques dans le monde arabe, l’accès des islamistes au pouvoir, l’offensive américano-internationale menée contre l’Iran et le Hezbollah, et surtout les projets de zizanies et de dissensions confessionnelles qui se préparent pour les peuples de la région.
Sur la question irakienne, le Hezbollah estime que les Américains et leurs alliés arabes tentent d’absorber le coup qu’ils ont subi en Irak et de rendre la balle en suscitant les divisions inter communautaires, en provoquant une guerre contre la Syrie, et œuvrant pour démanteler les liens entre les forces du camp de la résistance et de la persistance en exploitant les résultats des révolutions arabes.
Le plan d’action élaboré par l’Iran et le Hezbollah comprend entre autre :
Sur la scène irakienne d’abord : il s’agir surtout de préserver l’unité interne, de développer l’opération politique et de communiquer avec toutes les forces irakiennes pour les inciter à régler leurs différends à travers le dialogue et la collaboration et d’éviter tout ce qui pourrait aboutir à un conflit militaire, sécuritaire ou politique.
Sur la scène syrienne en second : il s’agit de poursuivre le processus de réformes politiques et de collaborer avec la Ligue arabe pour sauvegarder la stabilité dans ce pays. Le Hezbollah et les Iraniens sont persuadés que le régime syrien est parvenu à absorber le choc de l’offensive violente dont il est victime, mais devra affronter beaucoup de problèmes dans les mois prochains.
Concernant les mouvements islamistes, surtout les Frères Musulmans, le Hezbollah et les Iraniens œuvrent pour continuer à tisser des liens avec eux. Ceux-ci avaient été amorcés lors de la conférence de « l’éveil islamique » qui s’est tenue à Téhéran l’automne dernier. Plusieurs rencontres ont également réuni des dirigeants des Frères musulmans avec des responsables iraniens et du Hezbollah.
En quatrième position intervient la nécessité de consolider les liens entre les différentes forces de la résistance, libanaises et palestiniennes surtout. Plusieurs rencontres ont déjà eu lieu entre les responsables iraniens, ceux du Hezbollah, du Hamas, du Jihad islamique et des autres factions palestiniennes. Le principal souci étant de protéger la résistance et de d’activer son rôle pour résoudre les évènements en cours dans la région, notamment en Syrie. Les jours suivants, des évolutions importantes auront lieu et devront taire les rumeurs selon lesquels le Hamas a quitté la capitale syrienne.
Faire face aux discordes inter communautaires qui font l’objet d’une véritable campagne de provocations fait aussi partie du plan stratégique du Hezbollah et des Iraniens. Il s’agit de donner la priorité à la dissipation de tout malentendu avec certains pays arabes, en l’occurrence l’Arabie saoudite, dans le but d’entraver les velléités vicieuses de transformer le conflit contre les Américains, en un conflit entre les Arabes et l’Iran, ou entre Sunnites et Chiites. La visite du ministre iranien des renseignements a Riad s’inscrit dans ces efforts et en constituent une première démarche.
Commentant les révolutions arabes, la source proche du Hezbollah estime qu’elles ont émané d’une réelle volonté populaire, surtout en Egypte et en Tunisie. Mais les Américains et certains pays arabes tentent de les détourner de leurs objectifs. Les forces islamiques sont devant une occasion en or pour présenter leur programme au pouvoir, et affronter les défis politiques, économiques et sociaux qui affrontent leurs pays. Mais ils se devront surtout de se prononcer sur le conflit arabo-israélien et sur la résistance, signale la source.
Concernant l’éventualité du déclenchement d’une guerre israélienne ou américaine contre l’Iran, la source estime qu’elle n’est pas exclue, mais coutera particulièrement chère et aura des séquelles dangereuses pour l’économie américaine, arabe et mondiale. Ce qui explique pourquoi les Américains et leurs alliés réfléchissent cent fois avant de recourir a ce choix et préfèrent pour le moment mener une guerre sécuritaire et économique contre l’Iran, le Hezbollah et les forces de la résistance.
Traduit d’AsSafir