Pour Gates, "tout futur secrétaire à la Défense qui conseillerait au président d’envoyer à nouveau une vaste force terrestre américaine en Asie, au Moyen-Orient ou en Afrique,ferait mieux de se faire soigner le cerveau".
Il y a peu de risque de voir à nouveau à l'avenir les Etats-Unis intervenir dans un pays étranger comme ils l'ont fait en Irak et en Afghanistan, a déclaré vendredi le
ministre américain de la guerre, Robert Gates, estimant qu'il faudrait être fou pour l'envisager.
Gates, un des rares républicains de l'administration Obama et qui a été nommé à son poste en 2006 par George W. Bush, s'est penché sur l'avenir des conflits auxquels risque d'être confrontée l'armée américaine, lors d'un discours à la célèbre école militaire de West Point (est).
Selon le ministre, qui doit quitter ses fonctions dans le courant de l'année, "tout futur secrétaire à la Défense qui conseillerait au président d'envoyer à nouveau une vaste force terrestre américaine en Asie, au Moyen-Orient ou en Afrique +ferait mieux de se faire soigner le cerveau+, pour reprendre l'expression délicate du général MacArthur".
Gates n'a pas évoqué ce pays dans son discours, rangeant simplement "les révolutions au Moyen-Orient" parmi les "défis pour la sécurité" des Etats-Unis.
Gates a estimé que l'avenir des interventions militaires américaines à l'étranger prendrait plutôt la forme d'expéditions rapides destinées à répondre à « la menace du terrorisme ou d'une catastrophe ».
Le ministre s'est par ailleurs lancé dans une diatribe à l'encontre de la bureaucratie militaire, qui menace selon lui d'étouffer les meilleures recrues.
Gates a relevé que le rythme des carrières allait se ralentir à mesure que de jeunes soldats reviennent d'Irak et d'Afghanistan.
Il a mis en garde son administration contre "la culture du zéro défaut, rétive au risque, qui peut s'emparer de toute grande organisation hiérarchique". Une telle culture incite les officiers "à garder la tête basse, éviter de faire des vagues ou à être en désaccord avec leurs supérieurs",
a-t-il observé.