12 ans après les faits, la bataille au tribunal se poursuit. France 2 (la chaine qui a diffusé le double meurtre) et les lobbies sionistes se retrouveront de nouveau, en Février prochain.
Un tribunal français va se pencher sur le cas de l’enfant palestinien Mohammad Ad-Dorra, qui a été tué le 30 Septembre 2000 par l'armée de l'occupation israélienne, ainsi que son père.
Il y a douze ans le journaliste français, Charles Enderlin, était présent lors de la fusillade avec son cameraman palestinien, Talal Abou Rahma, et avait filmé l'incident. Enderlin fut plus tard accusé d'avoir fabriqué la vidéo, bien que le tournage ait eu lieu en plein jour devant plusieurs personnes dont des journalistes qui ont également été témoins de l'incident.
Mohammad Jamal Ad-Dorra est née le 22 Novembre 1988. Lui et son père avait été au marché de Salah ed-Din Street à Gaza.
Lorsque les tirs ont commencé, ils ont essayé de s'abriter derrière un baril de béton et le père a essayé de signaler aux soldats israeliens qu'il était un civil en compagnie d'un enfant, mais les tirs n'ont pas cessé.
Ad-Dorra a été tué quelques jours seulement après le début de la seconde Intifada palestinienne. Le soulèvement a commencé après que l'ancien Premier ministre israélien, Ariel Sharon, avait effectué une visite provocatrice de la Mosquée Al-Aqsa à AlQods occupée, avec ses gardes du corps armés.
Deux semaines après le tournage, le cameraman Talal Abou Rahma de France 2, a signé un manifeste déclarant que les soldats israéliens ont ouvert le feu délibérément sur l'enfant et son père.
Il a en outre déclaré que les soldats tiraient en direction de l'enfant, "non pas une, mais plusieurs fois". Il a également dit que les soldats ont également tiré sur un poste de police palestinien distant de 30 mètres.
Le journaliste de France 2, Charles Enderlin et son cameraman palestinien, Talal Abou Rahma, ont mené une enquête approfondie sur la fusillade et indiqué que ce sont des images originales qui ont montré que ad-Dorra et son père ont été tués par des soldats israéliens.
L'image austère de la vidéo d'un père abritant son enfant, puis abattu, est bien connue au niveau international et est représentative de la tendance de l'armée israélienne à cibler des civils.
En réponse au tollé international provoqué par la vidéo, Israël a à plusieurs reprises affirmé que les tirs qui ont tué Ad-Dorra ne viennent pas de la direction où l'armée était stationnée et certains lobbyistes sionistes sont même allés jusqu'à affirmer que la vidéo et les photos ont été fabriquées.
En 2004, Philippe Karsenty, le chef de «l'Évaluation des médias» a publié plusieurs rapports et vidéos dédiés à nier la fusillade mortelle et a affirmé que l'enfant "n'a pas été tué et qu'il a été vu sur un marché de la bande de Gaza achetant des tomates ".
En 2007, une plainte a été déposée contre France 2, alléguant que la vidéo a été fabriquée. En réponse, la chaîne française a déclaré que le procès est une tentative de détourner l'attention du monde des souffrances humanitaires réelles des Palestiniens.
En Novembre de la même année, France 2 a poursuivi Philippe Karsenty pour diffamation, après qu'il eut ouvertement accusé l'agence de "diffusion d'un canular ", France 2 a remporté la partie mais Karsenty a fait appel et le tribunal a exigé de voir le film complet.
France 2 a immédiatement présenté une séquence vidéo de 18 minutes de la fusillade mortelle, mais la cour d'appel n'a pas examiné le contenu de la vidéo et d'autres preuves de la fusillade, bien que celle-ci ait demandé à visionner la vidéo.
Au lieu de cela, la cour d'appel a rejeté l'accusation de diffamation, en disant que Karsenty avait "exercé son droit à la critique, et n'a pas abusé de ces droits».
France 2 a interjeté l’appel du rejet et la question sera délibérée par le tribunal en février prochain.