Pour Bonnet, il est et scandaleux de maintenir encore Georges Ibrahim Abdallah en prison. Lui qui a le droit de revendiquer les actes commis par les FARL comme des actes de résistance.
L'ancien patron de la DST (contre-espionnage intérieur) Yves Bonnet indique samedi qu'il demande à la justice de l'entendre sur le dossier du Libanais Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré depuis 27 ans en France, actuellement à Lannemezan (Hautes-Pyrénées), en vue de sa libération.
Dans un entretien au journal La Dépêche du Midi, Yves Bonnet, affirme que Georges Ibrahim Abdallah, 59 ans "est plus mal traité qu'un serial killer alors qu'il a commis des actes politiques".
Georges Ibrahim Abdallah, chef des Fractions armées révolutionnaires libanaises, un groupe anti-occupation, a été arrêté le 24 octobre 1984 et condamné à perpétuité en 1987. Il est accusé d’avoir participé aux assassinats en 1982 à Paris de deux diplomates, l'américain Charles Robert Day et l'israélien Yacov Barsimantov.
Pour les FARL, Ray et Barsimentov sont deux officiers de renseignement d'armées d'occupation au Liban.
En mai 2009 -pour la septième fois selon ses sympathisants-, la cour d'appel de Paris a rejeté la demande de libération conditionnelle du détenu, qualifié de soi-disant "activiste résolu et implacable".
Evoquant le refus persistant de libérer cet homme, Yves Bonnet, 76 ans estime que "c'est absolument lamentable (...) c'est Paris qui refuse par rapport à ses alliés".
"Je demande à ce que la justice m'entende dans ce dossier", ajoute celui qui fut à la tête de la Direction de la Surveillance du Territoire (fusionnée en 2008 avec les Renseignements généraux dans la DCRI) de 1982 à 1985, lors de l'arrestation de Georges Ibrahim Abdallah.
Yves Bonnet, qui fut député UDF dans les années 1990, dit qu’il a un « problème de conscience avec cette affaire ». « (…) Aujourd'hui, presque 30 ans après les faits, je trouve anormal et scandaleux de maintenir encore Georges Ibrahim Abdallah en prison. Je considère qu'il avait le droit de revendiquer les actes commis par les FARL comme des actes de résistance. Après on peut ne pas être d'accord, c'est un autre débat. Mais il faut se souvenir du contexte, aussi, des massacres de Sabra et Chatila dont les coupables n'ont jamais été punis », a-t-il expliqué.
« Georges Ibrahim Abdallah, lui, est plus mal traité qu'un serial killer alors qu'il a commis des actes politiques », ajoute Bonnet.
Un comité de soutien au prisonnier libanais organise régulièrement des manifestations pour sa libération. Une soixantaine de personnes avaient ainsi manifesté peu avant Noël devant le ministère de la Justice à Paris.