La Russie soupçonne Ankara de vouloir de jouer une role crucial dans une éventuelle intervention militaire en Syrie
Le chef de la diplomatie turque, Ahmet Davutoglu, se rendra en Russie et aux Etats-Unis pour évoquer le programme nucléaire de l'Iran et la crise syrienne, a-t-on annoncé jeudi de source officielle.
M. Davutoglu doit se rendre le 25 janvier à Moscou et début février à Washington, a annoncé son porte-parole Selçuk Ünal.
Cette visite semble avoir été décidée en raison des déclarations du secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev qui a affirmé dans un entretien publié jeudi qu'il y avait "des informations selon lesquelles les membres de l'Otan et des Etats arabes du Golfe (...) veulent transformer leur ingérence actuelle dans les affaires syriennes en intervention militaire directe", selon le scénario qui avait été suivi en Libye.
"Cette fois, l'essentiel des forces de frappe sera fourni non par la France, la Grande-Bretagne et l'Italie, mais, peut-être, par la Turquie voisine, qui entretenait jusqu'à récemment des relations d'amitié avec la Syrie", a estimé le haut responsable russe.
Selon lui, "Washington et Ankara travaillent dès maintenant à divers plans de zones d'exclusion aérienne où pourraient se former et s'amasser des unités armées de la rébellion syrienne".
Selçuk Ünal a refusé de commenter ces propos, indiquant seulement que "la position de la Turquie concernant la Syrie est claire".
M. Davutoglu, dont le pays avait joué les médiateurs entre les grandes puissances occidentales et l'Iran sur le nucléaire, recevra le 19 janvier à Ankara son homologue iranien, Ali Akbar Salehi.
Il participera le 23 janvier à une réunion à Bruxelles de ses homologues européens, pour discuter notamment de la situation en Syrie et en Iran.
M. Davutoglu s'est rendu début janvier à Téhéran.
La dernière série de négociations entre l'Iran et les Occidentaux avait été organisée, sans résultats, à Istanbul en janvier 2010.