L"opposition tunisienne ne comprend pas comment un pays aussi pauvre politiquement peut-il donner des leçons en démocratie !
L’un des signes les plus apparents de cette influence grandissante est sans aucun doute la désignation au poste du ministère des affaires étrangères de Rafic Abdel Salam, à la demande de Doha. Gendre du leader du mouvement islamique Ennahda Rached Ghannouchi, Abdel Salam travaillait pendant de longues années comme directeur du centre d’études du réseau d’AlJazeera net au Qatar.
Le déclencheur de cette appréhension n’est autre que la visite en Tunisie de deux jours du prince qatari Hamad Ben Khalifa alThani .
Le secrétaire général du Mouvement des Nationalistes Démocratiques (MND), Choukri BelEid, assure que cette visite fait l’objet d’un refus populaire, s’attendant à ce qu’elle exacerbe la situation politique en Tunisie.
BelEid a accusé Ennahda d’avoir convoqué « le parrain de l’Islam politique dans la région », en allusion au prince du Qatar : « je m’étonne de la visite du prince du Qatar dont le pays souffre d’une pauvreté dans le tissus politique et qu’il nous lance des théories sur la démocratie alors qu’il est l’allié de l’Otan, des Etats-Unis et de l’entité sioniste », a-t-il déploré.
Même son de cloche de la part du secrétaire général du parti de l’Action Communiste (AC), Hamma AlHamami qui en a appelé à une mobilisation générale pour refuser cette visite.
Alors que le journal « Al Hakika » (La vérité) a publié en première page un portait du prince qatari avec comme manchette : « Hamad, tu n’es pas le bienvenu ... La Tunisie n’est pas à vendre)
Doha est critiqué pour son rôle dans la formation du gouvernement provisoire actuel présidé par Hamadi al Jabali , le chef du mouvement islamique Ennahda.
L’an dernier, une visite du prince Hamad prévue le jour de l’investiture des membres de l’Assemblée nationale constituante, issus des élections du 23 octobre, avait été annulée après le tollé qu’elle a suscité au sein de la classe politique tunisienne.
Jeudi soir, le porte-parole du gouvernement provisoire tunisien, le ministre des droits de l’homme Samir Dilo a signalé que le dirigeant qatari devrait participer à la cérémonie de la première commémoration de la révolution du 14 janvier qui a renversé le dictateur Ben Ali.
En même temps, neuf protocoles d’entente seront également signés pour renforcer la coopération bilatérale entre les deux pays.
Le président libyen Moustafa Abdel Jalil, algérien Abdel Aziz Bouteflika, et des ministres venus du Maroc, des Emirats arabes unis, du Bahreïn, du Koweït et de la Palestine devront également participer à la cérémonie.