Et Marzouki veut un régime sans aucun lien avec l’Islam.
Les trois présidents tunisiens ont accueilli vendredi le prince du Qatar Hamad ben Khalifa Al Thani, venu participer à la cérémonie de la première commémoration de la révolution du 14 janvier qui a renversé le dictateur Ben Ali. Cette visite a été toutefois dénoncée par le peuple tunisien qui a manifesté dans la ville de Sfax, considérant que celle-ci est une autre forme d’ingérence étrangère de la prt « de l’agent des Américains et des sionistes ».
Les manifestants ont brandi des pancartes rejetant «à la fois l’ingérence qatarie et française dans le pays ».
De son côté, le prince qatari a exprimé dans un communiqué « sa fierté d’être venu en Tunisie pour féliciter le peuple du premier anniversaire de sa révolution et pour échanger les points de vue sur les différents sujets qui intéressent les deux pays ».
Le premier ministre tunisien Hamadi Jabali a indiqué à la presse que la visite d’Al Thani « est une visite d’amitié et de travail visant à renforcer les relations entre les deux pays et à les élargir pour toucher les différents domaines ».
A la question de savoir son opinion sur les manifestations populaires opposées à cette visite, Jabali a répondu : « La Tunisie est un pays démocratique qui respecte toutes les positions ». «Mais ces positions cachent quelque fois des agendas qui portent atteinte à la Tunisie », a-t-il encore dit !
Marzouki demande plus de temps:
Par ailleurs, le Président tunisien Monsef el Marzouki a demandé « plus de temps pour résoudre le tsunami des problèmes » auquel le pays est affronté. « Les tunisiens ont souffert pendant cinquante ans de dictature et aujourd’hui, tous les problèmes qui ont été mis de côté ont resurgi. Je demande aux Tunisiens de nous laisser travailler, et 90% des secteurs du pays sont en fonction », a-t-il indiqué dans une interview à la radio France inter.
Interrogé sur son alliance avec les islamistes d’annahda, Marzouki a dit qu’il n’avait pas le choix, qualifiant de « partiaux et d’incorrects les propos selon lesquels le pays est tombé dans les mains des islamistes ». « Nous oeuvrons pour que la Tunisie reste sur la voie droite et démocratique qui respecte les droits de l’homme sans qu’elle ait aucun lien avec un régime islamique », a-t-il estimé.
Ben Ali veut porter plainte contre les autorités tunisiennes:
Sur un autre plan, l’avocat libanais du président déchu ben Ali, Akram Azouri, a condamné « les agissements illégaux des autorités tunisiennes qui ont confisqué toutes les propriétés du président, dont sa propre maison ».
Selon lui, « il est illégal de confisquer les propriétés de qui que ce soit avant un procès équitable et juste », ajoutant que l’ancien président ben Ali compte déposer une plainte contre les autorités tunisiennes devant le comité des droits de l’homme à Genève ».