C’est le Hezb-i-Islami (le parti islamique), deuxième composante de la rébellion après les talibans, et dirigé par Gulbuddin Hekmatyar,
Gulbuddin Hekmatyar, le chef d'Hezb-i-Islami, deuxième composante de la rébellion afghane après les talibans, a reconnu avoir participé à des discussions de paix avec les Etats-Unis et le gouvernement afghan, dans une interview publiée dimanche par l'agence afghane ASI.
Ephémère Premier ministre afghan en 1996, M. Hekmatyar combat depuis dix ans le gouvernement de Kaboul et ses alliés de l'Otan, même s'il a parfois affiché des positions plus conciliantes que les talibans, notamment à propos d'éventuelles négociations de paix.
Interrogé sur le fait de savoir si les Etats-Unis et les autorités afghanes, qu'il qualifie d'"administration fantoche", l'avaient invité pour des discussions, l'opposant a répondu: "Oui, à maintes reprises. La dernière fois était juste ce mois-ci".
"Nous avons parlé (...) à différentes occasions. Mais nous n'avons pas obtenu de (réponse) claire, acceptable et réaliste qui soit digne d'être mentionnée. Le gouvernement de Kaboul est sans pouvoir et les Américains n'ont pas de plan acceptable pour la nation afghane et les moudjahidines", a-t-il affirmé.
"Je suis prêt à des discussions significatives avec toutes les parties concernées", a observé Gulbuddin Hekmatyar, à conditions que "ces discussions tracent le chemin d'un plan concerté de retrait inconditionnel des troupes étrangères, pour garantir l'indépendance de l'Afghanistan et le droit des Afghans à décider de leur intégrité nationale".
Le 3 janvier, le porte-parole du président afghan, Aimal Faizi, avait indiqué qu'une rencontre entre Hamid Karzaï et une délégation d'Hezb-i-Islami s'était déroulée "dans une bonne ambiance" avec de "bons" résultats.
Un autre fonctionnaire du palais présidentiel avait confié que cette même délégation avait rencontré des "responsables de l'ambassade américaine" pour "aborder le thème de la paix".
Les talibans, première force et principale composante de la rébellion se sont dits "prêts" début janvier à disposer d'un bureau politique hors du pays pour mener des négociations de paix, un premier pas historique dans cette direction après dix ans de conflit avec Kaboul et l'Otan.
Par rapport aux talibans, "nous avons une position constante et une stratégie différente", a remarqué Gulbuddin Hekmatyar.
"Nous recherchons un départ inconditionnel et immédiat des troupes étrangères, mais nous ne disons pas, de manière illogique : +d'abord partez, ensuite nous discuterons+. Ils sont déraisonnables d'annoncer cela en public et de mener des discussions en secret tous les mois", a-t-il déclaré.
Hezb-i-Islami et les talibans ont des objectifs communs, comme la libération de l'Afghanistan de la présence étrangère, mener un jihad pour établir un gouvernement islamique, a énoncé M. Hekmatyar.
"Mais nous ne pouvons être d'accord avec un groupe qui (cherche à...) diriger les Afghans par la force (...), provoque des explosions dans les mosquées, les écoles, les séminaires et les lieux publics fréquentés, terrorise des ecclésiastiques et des personnalités du jihad, tue des fidèles innocents dans des explosions", a-t-il détaillé.