Dans plusieurs capitales arabes, le président égyptien est hué et le peuple égyptien est salué.
Dans plusieurs capitales arabes ont eu lieu des manifestation de soutien au peuple égyptien et en solidarité avec sa révolution.0 Beyrouth, quelque trois cents personnes, selon l’AFP, des étudiants pour la plupart, ont manifesté dans le calme samedi après-midi devant l'ambassade d'Egypte à Beyrouth, réclamant le départ du président Hosni Moubarak.
Aux cris de "Liberté pour l'Egypte !" ou de "Moubarak va-t-en !", ils se sont rassemblés sur la chaussé d'une voie rapide passant non loin de l'immeuble sur lequel flotte le drapeau égyptien, duquel ils n'ont pu approcher à cause d'un important dispositif de la police libanaise, avec chevaux de frise et canons à eau en position.
Une jeune fille brandissait un dessin sur lequel on pouvait voir la caricature du président égyptien fuir à toutes jambes, sous une pluie de chaussures, vers un avion Saudi Airlines, une mallette de billets à la main.
Sa voisine tenait un autre dessin sur lequel un jeune homme brandissant un drapeau "Liberté" faisait tomber le premier d'une file de policiers dont les boucliers étaient des dominos.
Salim Khalil, un étudiant de 25 ans portant, comme de nombreux autres manifestants, un keffieh palestinien, a expliqué être venu "pour montrer mon opposition à ce régime qui asservit son peuple".
Bassam Kantar, 33 ans, vêtu d'un t-shirt de Che Guevara, a indiqué que le mot avait été passé via Facebook. "C'est une boule de neige qui parcours la région. C'est splendide. Nous avons soutenu les Tunisiens, maintenant c'est l'Egypte. Et je sais que des camarades à Bahreïn se préparent !"
En Jordanie où la grogne monte depuis la cute du président tunisien déchu, Zein ElAbidine Ben Ali , un rassemblement de dizaines de responsables islamiques et syndicalistes a été organisé samedi devant l'ambassade d'Egypte .
"Moubarak tu es un traître et un agent américain", scandaient les manifestants contre le président égyptien, au pouvoir depuis 1981 et qui fait face à des manifestations sans précédent, depuis mardi, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Hosni Moubarak, l'Arabie Saoudite t'attend", disaient-ils encore, en référence à l'asile accordé par l'Arabie saoudite au président tunisien déchu.
"Nous disons aux Américains, ne vous en mêlez pas. Votre asservissement qui a duré 100 ans a pris fin. Nous vivons une nouvelle ère", a déclaré aux journalistes le chef du Front de l'action islamique (FAI), Hamam Saïd, principal parti d'opposition.
Il a estimé que "la Jordanie doit tirer des leçons des évènements en cours et entamer des réformes politiques car le peuple veut avoir une voix au chapitre".
A cet égard, quelque 200 manifestants se sont réunis samedi pour réclamer la chute du Premier ministre jordanien, alors qu'un autre rassemblement se tenait devant l'ambassade d'Egypte contre "le dictateur" égyptien Hosni Moubarak, a constaté un journaliste de l'AFP.
Devant les bureaux du Premier ministre Samir Rifaï à Jebel Amman, près de 200 syndicalistes et militants de sensibilité de gauche ont appelé à sa démission. "Le peuple veut la chute du gouvernement",
"Samir va-t-en", "nous voulons un gouvernement de salut national" et "le jugement des corrompus", scandaient les manifestants, encadrés par la police.
Vendredi, au moins 3.000 personnes avaient manifesté à Amman à l'appel des Frères musulmans pour protester contre la vie chère et la politique économique, réclamant un changement de gouvernement et des réformes.
Depuis plusieurs jours, le roi Abdallah II multiplie les initiatives pour tenter d'apaiser la grogne populaire.
A Londres également a eu lieu une manifestation contre le président Moubarak. Selon l’AFP, ce sont quelques dizaines de personnes ont réclamé samedi aux abords de l'ambassade d'Egypte le départ du président égyptien.
Les manifestants étaient réunis en deux groupes séparés, tenus à distance l'un de l'autre par les forces de l'ordre. Le premier était rassemblé à l'appel de l'organisation islamiste "Hizb-ut-Tahrir". "Go, Mubarak go", scandaient des dizaines d'hommes et de femmes, certains invoquant le nom d'Allah.
Leurs banderoles appelaient à l'instauration du "Khilafah", un califat suivant la loi islamique.
Non loin de là, un autre groupe se disant sans affiliation politique a réuni quelques dizaines de personnes, dont des étudiants. "Nous voulons montrer notre solidarité avec ceux qui manifestent en Egypte", a expliqué un des organisateurs, Rafik Bedair, 36 ans.
"Nous appelons Moubarak à partir, afin de libérer la population. Le discours de vendredi n'était que la prolongation des promesses que nous entendons depuis trente ans", a dit ce médecin.