Face a l’ampleur du drame, dont le bilan grandit inexorablement, les proches des victimes dénoncent. "Où sont les responsables? ils pensent à nous juste au moment des élections, quand ils ont besoin de notre vote!"
Au moins 27 personnes ont péri dans l'effondrement dimanche soir de cet immeuble délabré de Beyrouth.
Le directeur général de la Défense civile, le général Raymond Khattar, a indiqué que parmi les corps retrouvés se trouvent ceux de sept Libanais - dont une adolescente de 15 ans -- six Soudanais, deux Egyptiens et deux Philippins.
Selon le ministère jordanien de Affaires étrangères, trois Jordaniens font aussi partie des victimes: un homme, sa femme et leur petit-fils.
Le bilan ne cesse de s'alourdir après l'effondrement de ce vieil immeuble de six étages du quartier d'Achrafieh, dans l'est de la capitale libanaise.
Selon les estimations des autorités, une cinquantaine de personnes, essentiellement des Libanais et des ouvriers soudanais et égyptiens, y résidaient.
Un ouvrier syrien travaillant sur un chantier en face de l'immeuble raconte le drame: « En début de soirée, de petits fragments de pierre ont commencé à tomber, mais personne n'y a prêté attention. Puis de grosses pierres sont tombées, les gens ont commencé à crier 'Sortez! Sortez!'. En quelques minutes, l'immeuble était par terre ».
Face à cette douloureuse épreuve, et malgré l'annonce du gouvernement les voix s'élèvent.
"Où sont les responsables? ils pensent à nous juste au moment des élections, quand ils ont besoin de notre vote!" s'exclame la proche d'une victime. "Ils sont venus inspecter les pierres mais personne n'a contacté les familles", s'insurge une autre proche.
Pour ceux qui restent,le drame est d'autant plus grand, qu'avant le drame, ils s'étaient déjà inquiéter des risques et avaient dénoncé le laxisme de leur nouveau propriétaire qui n'a rien fait pour sécurisé l'immeuble.
Pendant ce temps, le ministre de l'intérieur, Marwan Charbel, qui s'était rendu sur place dimanche soir avec le président de la République Michel sleimane et d'autres personnalités, a affirmé qu'une enquête était en cours et que le propriétaire de l'immeuble avait été arrêté pour interrogatoire.
Le gouvernement libanais a en outre annoncé une compensation de 30 millions de livres libanaises (15.750 euros) aux familles des victimes et à chaque famille résidant dans l'immeuble écroulé.
Quand au chef de la municipalité de Beyrouth, il a appelé les habitants à alerter les autorités en cas de danger dans leur habitat, indiquant qu'un comité serait mis en place pour recenser les immeubles à risque, des "bombes à retardement" selon lui.