La presse turque d’un encerclement de la Turquie de la part de ses voisins proches et lointins.
Dans un article intitulé: Est-ce que la Turquie veut la guerre ?, le chroniqueur turc Ibrahim Karagül du quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak a abordé les équilibres qui pèsent sur la Turquie de la part de tous ses voisins, proches et lointains.
Karagül s’est arrêté sur les propos du Premier ministre irakien, Nouri Maliki qui a mis en garde Ankara contre « l’ingérence turque dans les affaires internes irakiennes, et ses répercussions catastrophiques sur la Turquie et la région, dont entre autre celle d’entrainer (la région, ndlr) vers une guerre religieuse ».
Il estime que Maliki s’emballe contre les ingérences turques qui donnent « l’impression que la Turquie cherche à imposer son hégémonie sur l’Irak, ce qui suscite la préoccupation ».
A cet egard, Karagül indique que « de tels propos annoncés par un Premier ministre qui parlait il y a un an d’un partenariat avec la Turquie doivent être pris au sérieux. Cela veut dire, que beaucoup de choses ont changé : il n’y a plus de partenariat, et la Turquie est désormais dans un autre axe ».
Karagül poursuit que Maliki accuse la Turquie de « vouloir créer un climat de trouble confessionnel dans la région, tout en mettant en garde que c’est la Turquie, elle-même, qui sera la plus affectée, (…) vu sa composition confessionnelle et ethnique qui n’est pas différente de la notre. »
Et le chroniqueur du quotidien pro-gouvernemental Yeni Safak, de poursuivre : « ces déclarations ne sont pas de simples mises en garde mais des réelles menaces. Les relations turco-syriennes se sont déjà détériorées et devenues agressives. Il en est de même pour les relations turco-irakiennes qui s’enveniment jour après jour ».
Karagül explique que « la Turquie a soutenu le dirigeant sunnite Tarek Hachemi contre lequel les autorités avaient émis un mandat d’arrêt », mais il souligne que « la rupture des relations turco-irakiennes n’a pas commencé avec Hachemi, mais en raison de la Syrie ».
« La velléité turc de faire tomber le régime de Bachar Assad et de soutenir l’opposition syrienne a suscité la colère de l’Irak et de l’Iran ». Selon lui, « un axe quadripartite a vu le jour : la Syrie et l’Irak ont joint l’axe Iran-Hezbollah ».
Selon lui, la Turquie fait face actuellement à deux problèmes :
1- Celui qui dirigera l’Irak après le retrait américain
2- Comment faire face à un axe syrien qui se renforce de jour en jour.
Encerclement de la Turquie
Cependant Karagül constate que la Turquie aura à faire à un autre ennemi à savoir « Israël » qui essaie de riposter à Ankara par la création « d’une ceinture de sécurité » anti-turque dans les Balkans et la Méditerranée, en concluant des accords militaires avec notamment la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Arménie, la Roumanie, et la Bulgarie. Ce qui reflète la présence d’une stratégie d’encerclement de la Turquie ».
Pour Karagül, le sud et l’est de la Turquie ne seront pas épargnés par cette ceinture: l’axe Liban-Syrie-Irak-Iran n’est pas loin de rompre tous ses liens avec le sud de la Turquie.
Par contre, il met en garde contre l’éclatement d’une crise avec l’axe iranien, car elle sera, selon lui, la plus dangereuse, vu qu’elle entrainera un cauchemar confessionnel et ethnique.
L’écrivain conclut en appelant tous les pays concernés, dont entre autre la Turquie, à réfléchir de nouveau à la situation, car on s’oriente vers un avenir très dangereux.
Source: le quotidien libanais AsSafir