Véritable pays martyre, guerre après guerre, se sont encore 600 kilomètres de bombes enfouies prêtes à exploser.
Près de 1,3 million de personnes sont encore menacées par quelque 600 kilomètres carrés de champs de mines en Afghanistan, un pays que communauté internationale et gouvernement afghan nettoient depuis vingt ans, ont annoncé jeudi les Nations Unies.
Au cours des deux dernières décennies "plus de 500.000 mines anti-personnelles, plus de 22.000 mines anti-tank, et plus de 15 millions de munitions non explosées" ont été nettoyées a annoncé Alan MacDonald, le directeur du Centre de coordination et d'action de l'ONU contre les mines en Afghanistan (CCCMA), en qualifiant cette campagne de "succès majeur".
Quelque 375 personnes ont été blessées ou tuées en 2011 par des mines - qu'elles soient anti-personnelles ou anti-tank - ou des munitions non explosées, contre 2.027 en 2001, année record en la matière, selon le CCCMA.
Cependant, il reste de nombreux champs à nettoyer, a t-il souligné précisant qu' « à la fin de l'année 2011, il restait 6.048 zones dangereuses, touchant 588 kilomètres carrés et 1.930 communautés", soit précisément "1.277.857 personnes à risque".
"Nous connaissons les caractéristiques des champs de mines et celles des communautés qui vivent autour. Et nous privilégions (le déminage des sites les plus dangereux), ce qui permet de réduite le nombre d'accidents", selon lui.
Quelque 90 millions de dollars sont dépensés chaque année par la communauté internationale pour parvenir à ce résultat dans l'un des pays les plus minés au monde. Environ 15.000 personnes travaillaient au nettoyage des mines en 2011.
Ces explosifs ont dans leur très grande majorité été enterrés au cours de trois conflits récents: l'invasion soviétique (1979-1989), la guerre civile entre chef de guerre afghans (1992-1996) et la guerre entre les talibans et l'Alliance du Nord du commandant Ahmad Shah Massoud (1996-2001). S'y ajoute le conflit en cours entre le gouvernement de Kaboul, soutenu par l'Otan, et les talibans.
Depuis quelques années, les rebelles ont en effet fait des mines artisanales placées le long des routes et déclenchées à distance l'une de leurs armes favorites et les plus mortifères.