En tête: celle de l’économie financée par la dette.
L'Europe doit s'attaquer aux racines de la crise, ce qui implique des réformes structurelles profondes en plus de plans de sauvetage à court terme, a déclaré vendredi à Washington le ministre des Affaires étrangères allemand, Guido Westerwelle.
"Les plans de sauvetage et la fourniture de liquidités à court terme ne sont pas la solution à la crise. Cela nous fait gagner du temps pour nous permettre de nous attaquer aux racines" de la crise, a déclaré M. Westerwelle lors d'un discours à la Brookings Institution, cercle de réflexion réputé.
"L'Europe a décidé de cesser d'atténuer les symptômes de la crise en combattant la dette avec davantage de dette", a ajouté M. Westerwelle.
Pour lui, "le modèle de l'économie financée par la dette a atteint ses limites. La responsabilité et la viabilité budgétaire ne sont pas des concepts obscurs réservés aux experts [...] ce sont les impératifs de notre époque".
"Il nous faut reconnaître que nos pays, nos sociétés, ont besoin ni plus ni moins d'un changement de modèle", a ajouté M. Westerwelle, pour qui il faut "corriger les défauts de la construction de la zone euro".
Répondant à de récentes critiques de la presse américaine sur l'attitude de l'Allemagne, M. Westerwelle a indiqué "qu'en aucun cas [il ne plaidait] uniquement pour l'austérité".
"En dehors de la question de la dette, l'écart de compétitivité croissant entre les membres de la zone euro est la cause la plus importante de la crise", a-t-il fait valoir. "Les réductions budgétaires ne résoudront pas tout. Des réformes structurelles sont indispensables pour permettre l'émergence d'une croissance nouvelle. Elles sont indispensables également à la cohésion à long terme de la zone euro".
M. Westerwelle a voulu démonter la "théorie selon laquelle l'Allemagne ne fait pas preuve de solidarité vis-à-vis de ses partenaires de la zone euro en difficulté".
"L'Allemagne reste profondément et fermement engagée en faveur d'une Europe unie", a-t-il dit, "il n'y a pas de bel avenir pour l'Allemagne sans bel avenir pour une Europe unie".