Ils ont survécu à leur tentative de suicide.
Plusieurs chômeurs marocains (les chiffres oscillent entre 3 et 5) se sont immolés à proximité d'un bâtiment du ministère de l'Education à Rabat, capitale du Maroc et deuxième ville du pays après Casablanca.
Plusieurs vidéos particulièrement sensibles circulent sur les réseaux sociaux. Il s'agit de jeunes diplômés, sans emploi, qui protestaient contre le fléau du chômage et occupaient un immeuble du ministère de l'Education depuis deux semaines.
Ces immolations en rappellent immanquablement une autre, celle de Bouazizi en Tunisie qui fut l'élément déclencheur du printemps arabe.
Et vendredi, se sont 70 autres désespérés qui ont menacé de commettre un "suicide collectif" s'ils n'étaient pas embauchés par la société d'Etat de phosphate OCP, rapportent vendredi les autorités locales.
Les protestataires ont tenté de s'introduire dans une carrière de phosphate avec des explosifs, à proximité de la ville de Benguerir, dans le sud du pays.
D'après les statistiques officielles, Benguerir se situe dans la région du Maroc où l'indice de pauvreté est le plus élevé.
Le pouvoir en place autour du Palais Royal Marocain avait été contesté depuis le début de l'an dernier par des jeunes manifestants dans la rue. Composé de cyber-militants laïcs et de gauchistes, et jusqu'à récemment d'islamistes, le "Mouvement du 20 février" continue de manifester dans certaines villes du royaume pour revendiquer des réformes politiques, moins de corruption et une plus grande justice sociale.
Plus d'un mois après des législatives anticipées dans le tumulte du Printemps arabe, un gouvernement dirigé pour la première fois au Maroc par un islamiste, Abdelilah Benkirane, n'a pas réglé la situation et les marocains s'impatientent.
Le Maroc connaît une vague de protestations liées à la pauvreté. Près d'un tiers des jeunes Marocains sont au chômage et un quart des 33 millions de Marocains sont touchés par la pauvreté.