Les relations entre Ankara et Bagdad se sont envenimées. Les Irakiens accusent Ankara d’interférer dans leurs affaires intérieures.
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a prévenu mardi les autorités irakiennes que la Turquie ne restera pas silencieuse si elles favorisent un soi-disant « conflit confessionnel » en Irak, alors que Bagdad a récemment accusé Ankara d'interférer dans ses affaires intérieures.
"M. (le Premier ministre irakien Nouri) al-Maliki doit comprendre ceci: si vous entamez un processus d'affrontement en Irak sous la forme d'un conflit confessionnel, il n'est pas possible que nous restions silencieux", a déclaré M. Erdogan dans une allocution devant les députés de son parti à Ankara.
"Il n'est pas possible que nous restions silencieux car nous partageons avec vous une frontière commune, nous avons des relations de parenté, chaque jour nous sommes en contact avec vous", a-t-il dit.
"Nous attendons des autorités irakiennes qu'elles adoptent une attitude responsable qui laisse de côté les discriminations confessionnelles et prévienne les conflits confessionnels", a ajouté Erdogan.
Le Premier ministre a dénoncé des "déclarations très laides et malvenues" de M. Maliki, faisant référence à des reproches exprimés le 13 janvier par celui-ci, qui a accusé la Turquie de s'immiscer dans les affaires intérieures de l'Irak.
La Turquie s'était opposée à un mandat d'arrêt émis contre le vice-président irakien, Tarek Hachémi, accusé de diriger des escadrons de la mort en Irak.