Ghannouchi a été remplacé par un ancien ministre, Béji Caïd Essebsi.
Le Premier ministre de transition en Tunisie Mohammed Ghannouchi a démissionné dimanche sous la pression de la rue.
Ghannouchi a été emporté par 48 heures de contestations et de violences qui ont fait au moins cinq morts à Tunis, seulement un mois et demi après la chute du président Zine El Abidine Ben Ali.
Le Premier ministre de Ben Ali de 1999 avait pris les rênes d'un gouvernement de transition après l'éviction le 14 janvier du président Zine El Abidine ben Ali, chassé par des manifestations populaires dans le pays.
Ghannouchi dont le départ était réclamé depuis plusieurs semaines par les manifestants anti-gouvernement, a aussitôt été remplacé par Béji Caïd Essebsi.
M. Caïd Essebsi "est connu pour son patriotisme, sa fidélité et son abnégation au service de la patrie", a indiqué le président par intérim Foued Mebazaa.
Béji Caïd Essebsi a occupé plusieurs postes ministériels sous la présidence de Habib Bourguiba, père de l'indépendance de la Tunisie, occupant notamment les portefeuilles de la Défense et des Affaires étrangères.
En réaction à la nomination du nouveau Premier ministre, Rached Ghannouchi, président de l'influent mouvement islamique Ennahdha, a déclaré que "le gouvernement de Ben Ali est parti, celui du peuple doit le remplacer". Il a ajouté que "le prochain gouvernement doit recueillir l'adhésion du Conseil de protection de la révolution".
"Nous nous attendons à la formation d'un nouveau gouvernement transitoire, en rupture totale avec l'ancien régime et qui fera l'objet d'une entente entre toutes les forces politiques dans le pays", a pour sa part déclaré l'opposant Hamma Hammami.