Au cours d’un séminaire sur l’impact du Printemps arabe sur Israël, l’ancien chef d’état-major le général Gabi Ashkenazi a estimé qu’il faut se tenir prêt pour une guerre contre l’Iran...
Le centre national sur la sécurité nationale de l'Université de Tel-Aviv a organisé un séminaire portant sur « le Printemps arabe et ses conséquences sur Israël et la région ».
Parmi les principaux orateurs à ce séminaire, l'ancien chef d'état-major le général Gabi Ashkenazi, l’ex chef des renseignements le général Amos Yadlin, ainsi que le conseiller d'Obama pour le Moyen-Orient Dennis Ross.
Dans son discours, Yadlin a expliqué que «ce qui se passe en Syrie est un changement stratégique positif pour Israël». Il a ajouté que «depuis de nombreuses années il a recommandé les responsables sécuritaires et militaire et l'establishment politique de faire la paix avec la Syrie, même au prix exorbitant d’abandonner le plateau du Golan. La justification étant d’écarter la Syrie de l'axe radical Syrie - Iran. Or, cela peut se produire aujourd'hui sans payer ce prix ».
Concernant les révolutions populaires, Yadlin a déclaré que « des surprises risquent de se produire, comme par exemple les Frères musulmans qui ont pensé que les salafistes ne pouvaient pas remporter un certain nombre de voix dans les élections égyptiennes, nous savons tous comment les choses ont fini, donc des surprises sont imminentes».
Pour sa part l'ancien chef d'état-major Gabi Ashkenazi a affirmé que «la bonne stratégie envers l'Iran est de travailler dans les coulisses et sous la table, accompagnée de sanctions sévères. Parallèlement, il faut développer une option militaire crédible soutenu par une capacité et une aptitude à l’exécuter le temps voulu. Notre problème est maintenant avec le plan des sanctions. Notre mission est d'accélérer le processus des sanctions ».
Et sur le printemps arabe, Ashkenazi a déclaré que les changements qui s'opèrent dans le monde arabe sont des changements structurels, « et que les mouvements qui ont lieu au Moyen-Orient se déclenchent dans des pays essentiels. Et donc il n’est pas permis de ne pas profiter de ces changements. Il est important de savoir que ces changements ne vont pas cesser. Et je conseille d’être modeste dans notre lecture des événements et vers où cela nous mènera. Pourquoi? Parce qu’honnêtement, nous n'avons pas vu comment les choses bougeaient, et c’est ce qui s'est passé durant ma mission. Est-ce là une façon pour se consoler en affirmant que nos collègues en Egypte n’ont pas vu les choses venir. Comment les renseignements ne savaient ? Parce qu’ils ne savent pas que l’armée égyptienne ne sait pas. J'espère qu'il n y aura pas de changement en Egypte, car ce sera le plus grand défi pour l'État d'Israël».
Concernant la Syrie, le général israélien a indiqué : «Je pense que ce qui se passe en Syrie pourrait être une occasion pour nous. Je pense aussi qu'il y a une fausse vision selon laquelle l'Iran est le principal fournisseur du Hezbollah. Or, le principal fournisseur d'armes du Hezbollah est la Syrie. La situation en Syrie peut évoluer soit en en un régime inefficace, ou une guerre civile, ou un État défaillant, ce qui met Israël devant des défis considérables. Contrairement à l'Egypte, en Syrie, l'armée lutte pour préserver son existence ».