La place Tahrir était divisée en deux, les Frères musulmans dans une ambiance festive, les autres très en colère.
Pour le premier anniversaire de la révolution, des milliers d'égyptiens se sont rendus vendredi sur la place Tahrir au Caire pour réclamer des changements démocratiques, promettant de relancer leur révolution inachevée un an après la chute du président Hosni Moubarak.
Après la prière hebdomadaire de la mi-journée, des marches sont parties des différentes mosquées du Caire pour rejoindre la célèbre place, épicentre de la révolte populaire de janvier-février 2011.
La journée avait été placée sous le slogan "de la fierté et de la dignité" par les dizaines de groupes pro-démocratie à l'initiative de la mobilisation ou "A bas le pouvoir militaire!", en référence au Conseil suprême des forces armées (CSFA), au pouvoir depuis la chute de Moubarak.
Plusieurs milliers de personnes ont aussi pris la direction des locaux de la télévision d'Etat, à quelques pâtés de maison de la place Tahrir, pour exiger une "épuration" des médias d'Etat, accusés de chercher à monter la population contre les manifestants.
Ces mêmes groupes ont prévu plusieurs actions pour samedi, dont de nouveaux défilés et une autre manifestation place Tahrir.
Mais sur la place, un fossé s'est creusé au fur et à mesure de la journée entre les puissants Frères musulmans, grands vainqueurs des récentes élections législatives, et les manifestants anti-armée qui accusent les islamistes de collusion avec les militaires.
Les Frères musulmans occupaient une partie de la place Tahrir, où l'ambiance était plutôt à la fête.
Plus loin, les slogans étaient résolument contre le pouvoir militaire, et nettement moins euphoriques. "Traîtres !", lançait-on à l'adresse des islamistes, entraînant quelques échauffourées entre les deux camps.
"Aucun des objectifs de la révolution n'a été réalisé. Qu'est-ce qu'ils fêtent?", s'interrogeait Fahd Ibrahim, un manifestant.
Cependant tous ont réclamé la fin du recours à des tribunaux militaires pour juger des civils, une restructuration du ministère de l'Intérieur, et le respect des libertés et de la justice sociale.