« Il y a bien des frappes, mais le nombre de civils tués n’est pas si important que ça »
Le président des Etats-Unis Barack Obama a reconnu lundi que son pays menait des frappes de drones contre Al-Qaïda au Pakistan, des opérations qui faisaient figure de secret de Polichinelle à Washington et n'avaient jusqu'ici jamais été officiellement confirmées.
Interrogé sur l'utilisation par son administration de drones armés, lors d'un échange avec des internautes sur les sites de socialisation Google+ et YouTube, Obama a défendu ces opérations indiquant : "évidemment, beaucoup de ces frappes ont lieu des zones tribales du nord-ouest du Pakistan ».
Alors qu'un internaute évoquait des "victimes civiles", le président a dit vouloir "être certain que les gens comprennent que les drones ne provoquent pas un grand nombre de victimes civiles".
Le recours à des frappes de drones dans les zones tribales du Pakistan, lancé sous George W. Bush, a connu une expansion sans précédent sous l'administration Obama, selon la "New America Foundation", un groupe de réflexion de Washington qui tient un décompte de ces bombardements.
Selon elle, entre 1.717 et 2.680 personnes ont été tuées par des drones américains au Pakistan ces huit dernières années.
Et Barack Obama de prétendre qu'il ne s'agit là que « mesures ciblées » et que « tout est contrôlé très étroitement ».
Les tirs de missiles par les drones américains au Pakistan avaient cessé après la "bavure" de l'Otan au cours de laquelle 24 soldats pakistanais avaient été tués près de la frontière afghane le 26 novembre, tendant encore plus les relations entre les Occidentaux et Islamabad. Mais ils ont repris depuis.
L'armée américaine utilise des drones pour s'en prendre à ses cibles côté afghan, où elle est engagée dans un conflit ouvert, mais c'est la CIA qui a recours à ces avions sans pilote pour opérer clandestinement au Pakistan, et dont l'existence n'est donc pas reconnue officiellement.
Le secrétaire à la Défense Léon Panetta, ancien chef de la CIA, avait commis une gaffe en octobre en reconnaissant l'existence de ce programme lors d'une visite en Italie.