L"un d’entre eux est Abdelhakim Belhaj, ancien jihadiste devenu commandant militaire de Tripoli après la chute de Kadhafi
Deux Libyens qui accusent les services secrets britanniques de les avoir livrés à l'ancien régime de Mouammar Kadhafi ont entamé des démarches pour poursuivre en justice l'ancien chef du MI6 (renseignement extérieur), Mark Allen, ont annoncé mardi leurs avocats.
Abdelhakim Belhaj, ancien jihadiste devenu commandant militaire de Tripoli après la chute de Kadhafi, et Sami al-Saadi, un ex-opposant, accusent les services secrets britanniques de complicité de torture dans les années 2000.
"Nous prenons cette décision peu courante de préparer une action en justice contre une personne, puisque les documents que nous avons en notre possession suggèrent que Sir Mark était directement impliqué dans la remise illégale de nos clients et de leur famille" au régime libyen, a déclaré l'avocate Sapna Malik, du cabinet Leigh Day and Co.
"Les documents mis au jour soulèvent des questions, particulièrement au vu des traitements épouvantables qu'ils ont subis. Les responsabilités pour ce sombre épisode doivent être établies", a-t-elle ajouté.
Fin 2011, Abdelhakim Belhaj a porté plainte contre le Royaume-Uni.
Citant des documents trouvés en Libye après la chute du colonel Kadhafi, ses avocats affirment qu'il a été livré par la CIA, avec l'aide du Royaume-Uni, au régime libyen en 2004. Abdelhakim Belhaj était alors basé en Asie et dirigeait le Groupe islamique combattant, opposé à Mouammar Kadhafi.
Ses avocats affirment aussi qu'il a passé six ans dans "l'une des prisons les plus cruelles" de Libye, période pendant laquelle il a été interrogé notamment par des Britanniques.
Sami al-Saadi affirme quant à lui que des agents britanniques ont aidé à l'arrêter à Hong Kong en 2004 et à le renvoyer en Libye, où il dit avoir été soumis à des années de torture.
La police britannique a ouvert en janvier une enquête sur ces accusations, et le directeur du MI6 Mark Sawers a assuré de la coopération de l'agence.
L'organisation de défense des droits de l'homme Reprieve a indiqué dans un communiqué que l'ex-chef du MI6 avait "reçu une notification de la part des deux hommes l'informant de leur intention de le poursuivre".