Une princesse saoudienne a affirmé que "Personne n’est à l’abri des vents géographiques du changement qui soufflent sur notre patrie arabe. Ceux qui disent que nous sommes immunisés ont tort (…)" !
Chaque année, l'ONG Reporters sans frontières établit une liste des pays du point de vue de leur liberté de la presse.
Cette année, l'organisation a publié les noms des pays qui répriment les médias , une répression qui leur a coûté la perte de leur rang dans le classement de la RSF, comme notamment l'Arabie Saoudite qui a reculé au rang de 158ème alors que le Koweït a gagné neuf rangs, accédant au 78ème rang au niveau mondial, soit 15 rangs de différence avec le Liban qui occupe la deuxième place dans le monde arabe!
D'après ce classement l'Asie orientale et le Moyen-Orient seraient « les pires régions du monde » pour la liberté de la presse, sur 167 pays.
L'association établit également une liste des « prédateurs de liberté de la presse », qu'elle met au point chaque année.
Selon un professeur de la technologie de l'information à l'université du roi Abdul Saoud Aziz, les raisons de ce déclin reviennent aux politiques de censure, d'interdiction et de suspension que pratiquent ces pays, sans oublier la promulgation de lois qui ne correspondent pas aux nouveaux types de médias et l'incompréhension de la notion de liberté par les écrivains et le public.
«Les médias traditionnels et ses partisans diffèrent des nouveaux médias, le problème fondamental que nous affrontons c’est qu’il faut redéfinir le concept des nouveaux médias. Même si nous voulions les contrôler, ce contrôle doit être différent de celui des médias traditionnels, surtout que la propagation des nouveaux médias est devenue une réalité et donc tout contrôle est devenu presque impossible et très difficile » a souligné le professeur saoudien.
Il a également appelé les responsables saoudiens à adopter une politique ouverte aux nouveaux médias plutôt que « d’utiliser le bâton »..
Il faut savoir que le classement mondial de la liberté de la presse est fondé sur les réponses aux enquêtes envoyées aux journalistes membres d'organisations partenaires de RSF, aussi bien qu'aux spécialistes de la question : les chercheurs, les juristes et les activistes des droits de l'homme. L'enquête porte sur des attaques directes faites aux journalistes et aux mass-médias aussi bien que d'autres sources indirectes de pression contre la presse libre, comme la pression sur les journalistes par des lobbies. RSF note que le classement se préoccupe seulement de la liberté de presse et ne mesure pas la qualité du journalisme ni de l'autocensure.
Par ailleurs, la princesse Basma Bint Saoud a affirmé que « Personne n’est à l’abri des vents géographiques du changement qui soufflent sur notre patrie arabe. Ceux qui disent que nous sommes immunisés ont tort (…) » !
"Accordez les libertés avant que ça ne se transforme en défi" a t-elle déclaré dans une interviewa avec la BBC !
Et de se défendre : « Je n’ai aucune activité politique avant ou après le printemps arabe mais ma vison est simple et elle n’apporte rien de nouveau. Nos penseurs et nos intellectuels dans le monde arabe ainsi que toute personne jouissant d’une opinion libre sont convaincus qu’il faut combattre la corruption dans tous les domaines et de répondre aux principes de Dieu, mais malheureusement, ce que nous voyons sur la scène est l'opposé, au point que ceux qui défendent les principes du Messager de Dieu est accusé d’être «anormal».
Elle a estimé que « l’année 2012 sera le témoin d'un changement radical de tout ce que nous sommes habitués au monde ».
Concernant les mouvements contestataires à Bahreïn, au Koweït et en Arabie saoudite, la nièce du roi Abdallah a déclaré qu’ils traduisent un appel à une réforme interne, soulignant qu'il existe des problèmes fondamentaux à résoudre.
Au sujet des sunnites et des chiites, la princesse a accusé « certaines parties sans les nommer de vouloir habiller ces révoltes de l’habit du confessionnalisme pour entraîner la région vers des conflits sectaires »..
Ce n’est pas la première fois que Basma Bint Saoud fait parler d’elle dans son pays où elle est très active sur tous les fronts. Elle élève seule ses 5 enfants, chose inhabituelle en Arabie Saoudite. Elle s’est installée à Londres il y a cinq ans et est devenue une femme d'affaires, journaliste, et un blog.