Les forces anti émeutes étaient en nombre suffisant mais avaient l’ordre de ne pas s’interposer.
Un nouveau drame qui rentrera dans l'histoire du foot en Egypte, mais aussi dans le monde a eu lieu mercredi soir à Port Saïd,au nord de l'Egypte.
Au moins 75 personnes sont mortes et des centaines ont été blessées dans des violences après un match de football entre deux équipes égyptiennes à Port-Saïd (nord).
Des supporteurs se sont affrontés à coups de poings, et selon des sources médicales, plusieurs sont morts ou ont été blessés à l'arme blanche.
Le ministre de l'Intérieur Mohammed Ibrahim a quand à lui précisé que "la majorité des personnes tuées ont été écrasées" dans les mouvements de foule.
Les heurts ont commencé après que l'arbitre eut sifflé la fin du match au cours duquel Al-Masry a fait subir à Al-Ahly, un des meilleurs clubs d'Egypte, sa première défaite (3-1) de la saison, à la 17e journée du championnat national.
Des centaines de supporteurs d'Al-Masry, un club de Port-Saïd, ont alors envahi le terrain et ont commencé à lancer des pierres et des bouteilles contre ceux d'al-Ahly, une équipe du Caire, déclenchant les violences, selon des témoins.
"Le bilan s'élève à 75: morts, dont un policier et 248 bléssés", ont indiqué les ministère de l'intérieur et de la Santé dans un communiqué. La télévision parle elle d'un millier de personnes blessées et les hôpitaux ont fait état de centaines de blessés.
Ce bilan, encore provisoire, en fait l'un des matches les plus meurtriers de l'histoire du football et le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Joseph Blatter, s'est déclaré "très choqué" et a parlé d'un "jour sombre".
La télévision d'Etat égyptienne a montré des images de chaos dans le stade, des supporteurs courant dans toutes les directions. Des photos de joueurs en sang circulaient également sur internet. Les magasins dans Port-Saïd ont baissé leurs rideaux, tandis que des particuliers aidaient à transporter les blessés dans leurs voitures. Des coups de feu ont été entendus sur la route menant de Port-Saïd au Caire.
"Il y a des morts sur le sol! Il y a des morts dans les vestiaires! Je ne jouerai plus au football tant que justice ne sera pas faite", s'est exclamé un joueur de Al-Ahly, Emad Meteab, sur la chaîne de télévision de l'équipe.
Étonnement, les services de sécurité ont assuré que les policiers anti-émeutes étaient présents en nombre suffisant, mais qu'ils n'ont pas voulu s'interposer en raison de consignes de modération diffusées après des manifestations meurtrières au Caire en novembre et décembre derniers.
Cependant, la télévision d'Etat annonçait le déploiement de l'armée dans cette ville à l'entrée nord du canal de Suez pour "éviter de nouveaux affrontements" entre supporteurs. La police a aussi indiqué avoir arrêté 47 personnes.
Le gouvernement devait quant à lui tenir une réunion de crise jeudi. Le député libéral Amr Hamzawi a appelé de son côté au limogeage immédiat du ministre de l'Intérieur, ainsi que du gouverneur et du chef de la sécurité de Port-Saïd.
Le président du Parlement Saad al-Katatni, membre des Frères musulmans, a indiqué que l'Assemblée du peuple tiendrait une session extraordinaire jeudi.
Des heurts s'étaient déjà produits le 6 septembre dans un stade du Caire entre la police et des partisans de Al-Ahly. Près de 80 personnes avaient été blessées.