Officiellement le retrait définitif reste prévu pour 2014, Leon Panetta de la Défense américaine, parle pourtant de 2013 comme une année butoir.
«Nous y sommes allés ensemble et nous en sortirons ensemble », a prévenu le secrétaire américain à la Défense, Leon panetta, avant la réunion de l’Otan mercredi à Bruxelles.
Il est donc essentiel, selon lui, que les 50 pays engagés en Afghanistan « respectent » la feuille de route de novembre 2010 qui a fixé à fin 2014 le transfert total de la sécurité aux forces afghane.
Pourtant, le Washington Post révèle qu'en route pour Bruxelle, il a émis le souhait que les Etats-Unis mettent fin à leurs opérations de combat d'ici le milieu de 2013, soit plus d'un an plus tôt que prévu.
Selon le quotidien, ces propos montrent que les Etats-Unis et leurs alliés de l'OTAN cherchent à accélérer la fin de leur implication de plus en plus difficile dans cette guerre impopulaire!
Même son de cloche du côté de la Maison Blanche où jeudi, le porte-parole du président américain avait affirmé que Barack Obama était contre l'idée d'une "guerre sans fin" . S'en prenant, sans les nommer, aux républicains en évoquant "ceux qui ont soutenu une stratégie en Afghanistan lors de la précédente administration" du républicain George W. Bush, Jay Cartner a ajouté que "le président a une stratégie claire, précise et réaliste, et très bien étayée».
Mercredi, Mitt Rommey, candidat républicain le mieux placé pour disputer le 6 novembre prochain la Maison Blanche à Obama, n'avait pas ménagé l'administration démocrate après les déclarations de Panetta, en estimant qu'annoncer une telle stratégie à l'avance était "mal avisé" voire "naïf".
De Bruxelles, les 28 ministres de la Défense des pays de l’Otan ont, eux, érigé l’année 2013 comme nouvelle étape charnière pour la coalition internationale alors que l’impatience gagne les opinions après plus de dix ans de guerre.
Officiellement, « il n’y a rien de nouveau (...) La mission de l’Otan en Afghanistan se terminera fin 2014», a affirmé Anders Fogh Rasmussen, secrétaire général de l’Alliance atlantique. Mais le changement sémantique permet à l’Otan de soutenir qu’elle aura un moindre rôle dans les combats avant la fin de sa mission et ouvre la porte à de possibles réductions des effectifs sur le terrain.
Pendant ce temps, le ministre français de la Défense Gérard Longuet a déclaré jeudi que le nombre de ses soldats déployés allait diminuer progressivement jusqu'à la fin 2014, seuls 400 à 500 formateurs restant ensuite dans le pays.
Il s'est expliqué devant les autres ministres de la Défense des pays de l'Otan, sur la décision française le 27 janvier dernier par le président Nicolas Sarkozy d'un retrait des troupes combattantes dès la fin 2013 alors que la mission de l'Alliance prendra fin un an plus tard.
"Je n'ai pas été critiqué. Chaque pays réfléchit car chaque pays est confronté aux mêmes problèmes" en Afghanistan, a t-il indiqué à quelques journalistes.