Marche imposante à Manama. Des dizaines de milliers ont investi les rues malgré la répression.
Sous le slogan « le peuple de la dignité et de la résistance…ne renoncera pas à la démocratie », des dizaines de milliers de bahreïnis ont répondu à l’appel de l’opposition pour investir les rues de la capitale Manama.
Les manifestants ont réclamé des autorités la fin de la répression et la libération des détenus. Les protestataires que revendiquent des réformes constitutionnelles ont également scandé : A bas Hamad (le roi bahreïni).
Dans les autres régions bahreïnies, les forces de l’ordre ont réprimé des marches organisé par des jeunes appelant au changement du régime et ce, dans les localités de Deir, Issa, Bani Jamra et Maamir.
L'opposition veut des pressions internationales sur Manama
L'opposition bahreïnie, dont la puissante formation Al-Wefaq, a appelé vendredi à "davantage de pressions" internationales sur le régime de Manama qui ne se conforme pas à un rapport critique sur les droits de l'Homme.
Dans un communiqué publié au terme de l’imposante marche de protestation dans la banlieue de Manama, l'opposition a accusé les autorités de "se soustraire aux recommandations de la commission d'enquête indépendante", qui avait rendu le 23 novembre un rapport dénonçant un "usage excessif et injustifié de la force" dans la répression des manifestations pro-démocratie de début 2011.
"Cela nécessite davantage de pressions" internationales et "un contrôle international par le Haut commissariat de l'ONU pour les droits de l'Homme" pour amener Manama à se conformer au rapport de la commission indépendante, selon les cinq formations de l'opposition signataires du communiqué.
Cet appel intervient alors que l'expert en droit international et droits de l'Homme, Chérif Bassiouni, qui avait présidé la commission indépendante, est en visite depuis jeudi à Manama pour faire le point sur la mise en œuvre de ses recommandations.
Sa visite survient alors que les heurts sont devenus quasi-quotidiens entre manifestants et policiers, à l'approche du premier anniversaire du déclenchement du mouvement de contestation, le 14 février.
La contestation a été animée par la majorité de la population, qui revendique une véritable monarchie constitutionnelle dans ce pays gouverné depuis des siècles par la dynastie sunnite des Al-Khalifa.
La répression du mouvement par les forces saoudo-bahreïnies a fait plus de 60 morts, dont des détenus torturés à mort et des centaines de blessés.