Pour l’opposition, il s’agit d’une décision hâtive et première dangereuse dans l’histoire de la diplomatie tunisienne.
Plusieurs partis d'opposition tunisiens ont vivement critiqué la décision des autorités d'expulser l'ambassadeur syrien, jugée "précipitée" et rompant avec la prudence habituelle de la diplomatie tunisienne.
L'un des principaux partis d'opposition, le Parti démocrate progressiste (PDP) s'est étonné dans un communiqué de "ce pas inhabituel aux traditions de la diplomatie tunisienne".
Il a invité le pouvoir exécutif "à consulter toutes les forces nationales avant de prendre des décisions pouvant compromettre, de par leur importance, l'avenir des relations arabes et internationales avec les autres pays".
Tout en soulignant "son soutien inconditionnel au peuple syrien", le parti de gauche Ettajdid a fustigé pour sa part une décision "précipitée" et "irréfléchie", estimant qu'elle ôtait "tout marge de manoeuvre nécessaire pour résoudre le problème syrien sans intervention militaire".
"Décision hâtive et première dangereuse dans l'histoire de la diplomatie tunisienne", a dénoncé le Parti national tunisien, rassemblant des formations centristes.
Les partis d'opposition se sont également inquiétés des répercussions éventuelles d'une telle décision sur les Tunisiens installés en Syrie.
La décision d'expulser l'ambassadeur "tranche net avec les constantes de la diplomatie tunisienne, plutôt réservée, médiane et modérée", soulignait lundi
un éditorial dans le quotidien La Presse.
La présidence tunisienne a annoncé samedi avoir entamé les procédures "en vue d'expulser l'ambassadeur de Syrie". Cette décision d'expulsion est "définitive et sans retour", a martelé lundi le porte-parole du gouvernement Samir Dilou lors d'un point de presse.
La veille, le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali avait appelé tous les pays à expulser les ambassadeurs de Syrie pour protester contre la soi-disant « répression
menée par le régime syrien ».