Serge Létchimy dénonce les propos du ministre de l’intérieur devant l’Assemblée générale, provoquant, fait rare, le départ de l’ensemble du gouvernement.

"M. Guéant, vous privilégiez l'ombre, vous nous ramenez jour après jour à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration", a lancé le député, avant de se référer dans le tumulte au "régime nazi".

C'est en ces termes des plus explosifs que Serge Letchimy, ce député socialiste de Martinique  a réagi aux propos du ministre français de l'intérieur, ravivant un peu plus encore la polémique.

Depuis dimanche, la gauche tire à boulets rouges sur le ministre de l'Intérieur Claude Guéant après ses déclarations sur « toutes les civilisations qui ne se valent pas » faites samedi lors d'un colloque.

Et le député Letchimy, a créé un tollé mardi lors des questions au gouvernement, provoquant, fait rare, le départ de l'ensemble du gouvernement - le Premier ministre François Fillon en tête - et des députés de la majorité, après que le président de l'Assemblée eut vainement appelé au calme.

Au  sortir de l'hémicycle, la droite a immédiatement réclamé des "excuses" et le Premier ministre a envoyé un communiqué pour demander aux "responsables de l'opposition" de "condamner" les propos du député.

Mais, face à l'attaque de la droite, le chef de file des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, a soutenu le député des Antilles françaises estimant que les "provocations réitérées du ministre de l'Intérieur" avaient contribué à dégrader le climat et que le député n'avait traité personne dans l'hémicycle de "nazi" ou de "concentrationnaire".

François Hollande, candidat socialiste à l'élection présidentielle d'avril-mai et favori des sondages, s'est également refusé à condamner les propos du député Letchimy accusant Claude Guéant sur la chaîne France 2 , d'"attiser les feux de la division et de la discorde".
Mardi, à la demande du Président du Culte musulman Français, Mohamed Moussaoui, Claude Guéant a adressé une lettre au CFCM, assurant que ses propos ne visaient pas les Musulmans français.

"Mes propos sont de bon sens et d'évidence ne visaient aucune culture, en particulier, ni nos concitoyens de confession musulmane, qui respectent et adhèrent, pleinement, aux valeurs de la République, et dont la République respecte et protège les croyances", précise le courrier .