La chef de la diplomatie américaine a déclaré que son pays ne recourra pas à la force militaire contre le régime de Kadhafi pour mettre fin aux massacres commis contre la population.
Les Etats-Unis sont-ils vraiment anti-Kadhafi ? A part les multiples déclarations faites à la presse par les responsables américains, à commencer par le Président Barack Obama, tout semble suggérer le contraire.
Déjà Washington a fait savoir, par la voix de sa chef de la diplomatie Hillary Clinton, qu’elle ne recourra pas à la force militaire contre le régime de Kadhafi pour mettre fin aux massacres commis par ses fidèles contre la population.
Pourtant, les Etats-Unis ont mené plusieurs guerres dans la région à la base d’informations incertaines faisant état de menaces nucléaires ou de menaces soi-disant « terroristes », des informations qui se sont avérées erronées, sans qu’elles amènent les Etats-Unis à changer de politique.
De plus, cette première puissance mondiale se donne le droit de s’ingérer militairement dans n’importe quel pays du monde sous le slogan de la démocratie et de la paix. Mais voilà qu’en Libye, où le peuple est assoiffé de démocratie et de liberté, Washington garde sa passivité et se contente d’imposer quelques sanctions qui ne fléchissent d’un iota le régime de Kadhafi.
Ce même constat fut annoncé clairement par Mouammar Kadhafi lui-même, qui s’est dit «surpris que nous ayons une alliance avec l'Occident pour combattre Al-Qaïda et qu'il nous ait abandonnés maintenant que nous combattons des terroristes".
Il répondait à une question d’un journaliste de la chaine ABC, qui lui demandait s’il se sentait trahi par les Etats-Unis.
Celui-ci est encore allé plus loin en qualifiant le président américain d’ "un homme bien" mais qu'il était victime de "désinformation".
"Les déclarations que j'ai entendues de sa part devaient provenir de quelqu'un d'autre", a-t-il déclaré, laissant entendre que Kadhafi est un fort allié à Washington et qu’il attendait de l’administration américaine d’être fidèle à son ami.
Sur un autre plan, le porte-parole du département d'Etat américain, Philip Crowley a annoncé que la Libye vient de remplacer son ambassadeur aux Etats-Unis, qui a fait défection en soutien aux révolutionnaires anti-Kadhafi, par un diplomate fidèle au régime.
Crowley a expliqué qu'il était « important pour l'administration américaine de maintenir des contacts avec le régime du colonel Kadhafi, afin de tenter d'éviter un nouveau bain de sang », comme s’il a réussi à éviter le premier !
Et de justifier la décision de maintenir les relations avec Kadhafi, prétendant que "d'un point de vue légal, si nous souhaitons faire passer un message au gouvernement libyen, nous pouvons traiter avec cette personne" !
Lundi, le Président iranien Mahmoud Ahmadinejad a affirmé que les populations du monde arabe, dont celle de la Libye, sont tuées par les armes américaines, une déclaration qui remet les choses sur les rails, au moment où les Etats-Unis se présentent comme étant les premiers défenseurs des peuples arabes contre les dictatures, imposées depuis des décennies par les administrations américaines elles-mêmes !