Ces organisations ont intensifié leurs activités après la chute d’Hosni Moubarak. (magistrat)
L'affaire des ONG mises en cause par la justice égyptienne se poursuit et les précisions sur le dossier commencent à paraître.
Mercredi, la justice égyptienne a accusé ces organisations non-gouvernementales notamment américaines d'ingérence "politique" illégale, relançant ses accusations dans une affaire qui provoque de vives tensions avec Washington.
Ces organisations officiellement spécialisées dans le soutien à la société civile ont fait l'objet de perquisitions fin décembre en Egypte sous des accusations d'absence d'autorisation et de financement étranger illégal.
Les cas d'une quarantaine de leurs employés égyptiens et étrangers, dont 19 Américains, ont été transmis début février à la justice et ils pourraient être jugés à une date encore indéterminée.
Devant la presse, deux magistrats chargés de l'enquête ont accusé ces ONG devant la presse de mener illégalement des activités politiques, assurant qu'elles auraient intensifié leur action après la chute du président Hosni Moubarak il y a un an.
Les associations sont accusées d'avoir agi "sans autorisation" pour mener des "activités purement politiques sans rapport avec un travail auprès de la société civile", a affirmé l'un des magistrats, Sameh Abou Zeid.
Selon lui, ces activités ont pris une autre dimension après la révolution du 25-Janvier 2011 contre le régime Moubarak et "sont devenues politiques, avec de la formation dispensée à des partis politiques et des tentatives de mobiliser des gens".
Les peines en cas de condamnation peuvent atteindre cinq ans de prison, a indiqué un autre juge, Achraf Achmawi.
Les Etats-Unis ont reçu l'acte d'accusation contre les membres américains d'ONG incriminés. "Nous sommes désormais en possession de l'acte d'accusation (...). Nous sommes en train de l'étudier pour comprendre qui est mis en cause et ce à quoi nous pouvons nous attendre", a déclaré le département d'Etat.
Ces tensions font suite à des perquisitions dans 17 locaux d'ONG égyptiennes et internationales le 29 décembre en Egypte. Parmi elles figurent les organisations américaines National Democratic Institute (NDI), International Republican Institute (IRI) et Freedom House.
L'affaire, qui touche également la fondation allemande Konrad Adenauer et deux de ses employés de nationalité allemande, pourrait également affecter les relations avec les Européens.