L’opposition a rejeté l’appel du Président Saleh de participer à un gouvernement d’union nationale, précisant que cet appel est venu très en retard et qu’il ne correspond plus à la situation actuelle au Yémen.
Au Yémen, les manifestations prennent de l’ampleur, et s’étendent vers plusieurs villes du pays, pour réclamer le changement du régime, en parallèle à d’autres manifestations et des sit-in des employés de l’Etat.
Sur le plan politique, l’opposition a rejeté l’appel du Président Saleh de participer à un gouvernement d’union nationale, précisant que cet appel est venu très en retard et qu’il ne correspond plus à la situation actuelle au Yémen après que le peuple a clairement annoncé ses revendications.
Selon un chef de l’opposition, Mohammad Abdallah ElMoutawakel, l’opposition réclame des mesures concrètes qui garantissent la neutralité des institutions militaires et sécuritaires dominées par les proches du Président, avant d’entamer un dialogue.
Il a rapporté des Occidentaux ayant rencontré le Président que ce dernier a donné son approbation préliminaire à l’adoption de mesures concrètes pour une passation paisible et démocratique du pouvoir.
Lundi, Saleh a mis en garde contre une "partition" du pays si son régime venait à tomber sous la pression populaire et affirmé que ses opposants "ne pourront pas gouverner pendant une seule semaine".
Les démissions se poursuivent par ailleurs dans les rangs des responsables yéménites et des membres du Parlement pour protester contre la répression des manifestants. Les députés représentant les circonscriptions du Sud ont suspendu leur participation au Parlement pour la même raison.
Dans la capitale Sanaa, comme à Makla, Taaz, Mareb, Saada, ElJawf, Bayda, Hadida et dans d’autres villes, d’importantes manifestations regroupant des dizaines de milliers de personnes ont eu lieu.
Une manifestation massive a eu lieu ce mardi dans le centre de Sanaa, alors que le président yéménite Ali Abdallah Saleh a accusé "Israël" et les Etats-Unis "d'orchestrer" la révolte arabe.
A Saada, fief des Houthistes, les milliers des protestataires ont agité les drapeaux de leur pays, en signe de rejet des accusations du gouvernement selon lesquelles les Houthistes cherchent à instaurer le régime monarchique.
Une grande marche féminine s'est ralliée ce mardi aux rassemblements à la place de la liberté à Taaz.
A Makla, dans la circonscription de Hadramout, 15 personnes ont été blessées après avoir essuyé des tirs de la police.
Dans le sud du Yémen, dans la localité de Habilayne, un ancien officier de la police et un militant sudiste ont été tués par les tirs de l'armée ce mardi. L'ancien officier, qui avait le grade de colonel, a été atteint d'une balle lorsque l'armée a tiré sur des sudistes armés. Un militant sudiste a été également tué et deux autres ont été blessés.
Habilayne, dans la province de Lahaj, au nord d'Aden, est l'un des foyers du Mouvement sudiste, qui demande l'autonomie voire l'indépendance pour le Yémen du sud qui était un Etat indépendant avant 1990.
La haut commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Navi Pillay, a mis en garde mardi les autorités yéménites contre toute "répression violente des manifestations", estimant que le peuple avait le droit d'exprimer sa "récrimination".
Sur un autre plan, les employés de la radio publique de Sanaa ont effectué un sit-in dans le siège de la radio, réclamant des réformes financières et administratives.
Des juges et des employés d’institutions publiques avaient revendiqué ces mêmes droits il y a deux semaines.
Par ailleurs, plus de 53 journalistes ont été agressés depuis le début des manifestations dans le pays, selon le centre des libertés de la presse au Yémen.