Dans un communiqué conjoint, des groupes de l’opposition ont dénoncé la réaction "hystérique" de la police.
La tension était vive lundi à Bahreïn où des manifestations émaillées de violences se sont intensifiées à la veille de l'anniversaire du soulèvement du peuple contre la monarchie.
En début de soirée, les forces de sécurité ont tiré gaz lacrymogène et bombes assourdissantes pour disperser des milliers de personnes qui tentaient de marcher sur la place de la Perle à Manama, haut lieu symbolique de la contestation, selon des témoins.
Dans un communiqué conjoint, des groupes de l'opposition ont dénoncé la réaction "hystérique" de la police, l'accusant d'avoir attaqué des femmes, des enfants et des dignitaires religieux "violemment battus".
Dès la nuit et l'aube lundi, des affrontements avaient opposé police et manifestants à Manama, ont rapporté des témoins.
Plusieurs personnes ont été blessées mais ont préféré ne pas se rendre dans les hôpitaux gouvernementaux de peur d'être arrêtées, a précisé l'un d'eux.
Les protestataires réclamaient une monarchie constitutionnelle et la poursuite d'une résistance "pacifique" à la répression policière.
Des milliers de personnes ont participé dimanche soir à un rassemblement au cours duquel le chef du Wefaq, cheikh Ali Salmane, a dénoncé "la dictature" des Al-Khalifa, et appelé à "un régime démocratique".
Il a ajouté qu'une reprise du dialogue avec le régime, rompu en juillet, devrait désormais se faire d'égal à égal. "Il n'y aura point de dialogue entre esclaves et maître", a-t-il dit sous les applaudissements.
Pendant ce temps, là-bas, en occidents, par la voix de la chef de la diplomatie européenne on se contente d'appeler "toutes les parties à Bahreïn au calme et à la retenue.
Concernant la répression de la contestation, Catherine Ashton a en outre jugé "indispensable" que les « recommandations » de la commission d'enquête indépendante soient appliquées.
Mais Amnesty International a estimé que "Bahreïn est encore loin d'opérer les changements en matière de droits de l'Homme" proposés par ce comité.
La répression s'était soldée par 66 civils tués dont cinq décédés sous la torture, des milliers d'autres ont été blessés, et plus de 4000 employés licenciés de leur travail.