La dynastie des Khalifah au pouvoir depuis deux siècles fait toujours la sourde oreille à la révolution bahreïnie, grâce au soutien international qui se contente de la taxer de "soulèvement".
Des heurts nocturnes ont opposé des manifestants aux forces de sécurité dans les villages entourant Manama, après une journée de mobilisation pour le 1er anniversaire du soulèvement contre la monarchie sunnite, ont indiqué mercredi des témoins pour l'AFP.
Les affrontements se sont poursuivis jusqu'à l'aube mercredi, et les forces de sécurité ont eu recours aux tirs de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc dans ces villages, selon les témoins. Plusieurs manifestants ont été blessés, ont-ils ajouté.
Il n'a pas été possible de confirmer un bilan de blessés de source médicale, les blessés légers dans les affrontements évitant de se rendre à l'hôpital de peur d'être arrêtés, selon des militants.
Mardi, les forces anti-émeutes avaient violemment réprimé des manifestants qui avaient tenté de s'approcher de la place de la Perle à Manama, symbole du mouvement de la contestation pour marquer l'anniversaire du déclenchement du soulèvement.
Selon le mouvement al-Wefaq, principal groupe de l'opposition, les autorités ont interpellé mardi près de 150 personnes dont certaines ont été relâchées.
Elles ont arrêté "des femmes et des enfants âgés de 13 à 16 ans dans la rue et lors de perquisitions de domiciles", a affirmé dans un communiqué al-Wefaq. Une maison dans le quartier des Sanabess a fait l’objet d’une attaque aux bombes sonores et au gaz lacrymogène. Les femmes qui s’y trouvaient ont été agressées et insultées, rapporte al-Wefak dans un communique.
Nabil Rajab, chef du Centre de Bahreïn pour les droits de l'Homme (opposition), a été brièvement détenu alors qu'il prenait la tête d'une manifestation en direction de la Place de la Perle, a ajouté le groupe.
Le mouvement de contestation, animé par la majorité des Bahreïnis, critique la corruption des autorités et réclame une monarchie constitutionnelle dans ce petit royaume du Golfe dirigé par la dynastie des Khalifé depuis plus de deux siècles.
Critiquant « l’attachement acharné des autorités à la dictature et au despotisme malgré un an de révolution », al-Wefak a dénoncé "leur recours aux procédés moyenâgeux en refusant de consulter du peuple par referendum", et condamné « leurs mensonges ». Et d’affirmer que « dans le dictionnaire du peuple bahreïni, il n’est pas question de reculer, d’arrêter ou de faire des concessions ».
Selon les forces de l’opposition, la répression de la révolution qui dure depuis la mi-février 2011 s'est soldée par 66 morts. Cinq sont décédés sous la torture, des dizaines ont été asphyxiés par les gaz lacrymogènes (20 selon des sources de l'opposition) ou percutés par les véhicules des forces de l’ordre, assistés par les forces militaires saoudiennes.
Les sources de l’opposition parlent aussi de centaines de capturés et de quelque 4500 qui ont soit été demis de leur travail soit dégradés.
Cette répression perdure grace au soutien latent des Occidentaux et des Arabes du Golfe qui ont dépêché les forces saoudiennes pour assister les forces bahreinies.
" L'occupation saoudienne et la répression exercée par le régime bahreni jouissent du soutien américaine et britannique", a villipendé le secrétaire général du mouvement de l'opposition des Libres du Bahreïn Saïd Chéhabi selon lequel le secrétaire général des Nations Unies fait aussi preuve d'indifférence.