29-11-2024 02:42 AM Jerusalem Timing

Dagan : Assad ne sera pas évincé

Dagan : Assad ne sera pas évincé

Les responsables israéliens commencent à délier leur langue pour soutenir l’insurrection syrienne.

L’ancien chef du Mossad Meïr Dagan a affirmé être sûr que le président syrien Bachar el Assad ne sera pas évincé, quoique « son renversement sera accueilli avec joie » par le gouvernement israélien.

« Je serai très heureux de voir tomber le président syrien Bachar el-Assad, mais je regrette de croire que je ne vais pas voir cette chute. Le régime persiste et reste toujours stable. Il n’y a pas de dissension au niveau des hauts-officiers dans les rangs de l’armée, l’institution militaire est toujours stable », a-t-il indiqué, signalant que le président syrien est toujours « capable de manipuler entièrement ses unités, preuve que l’armée ne s’effondre pas et que le régime résiste encore».

Toutefois, Dagan pense que la chute du président syrien est incontestablement en faveur d’Israël. «  Bachar el Assad soutient le Hezbollah, et constitue le refuge des organisations terroristes. Il constitue la première ligne de l’Iran. Pour cela il est dans l’intérêt d’Israël qu’il tombe », affirme-t-il.

Lorsqu’il était encore à la tête du Mossad, Dagan refusait les négociations avec la Syrie, parce qu’il pensait « qu’Al Assad manœuvrait et se moquait d’Israël et des Occidentaux ».

Un autre ancien chef du Mossad, Ephraïm Halevi, voit les évènements syriens d’un autre angle. Selon lui la chute du président syrien risque de semer le chaos dans la région et pourrait permettre au Hezbollah d’obtenir un arsenal militaire non traditionnel.

Par ailleurs, les responsables israéliens se mettent de plus en plus à délier leur langue, pour extérioriser leur soutien à l’insurrection syrienne.

Accueillant son homologue croate, le président Shimon Perez a violemment critiqué le président syrien, estimant qu’« il n’a désormais plus d’avenir parce qu’il est un criminel » et qu’il est interdit au monde de regarder ce qui se passe en Syrie. Il a aussi rendu hommage « aux braves manifestants syriens qui manifestent tous les jours et leur vie en danger ». Interrogé sur la situation au Moyen Orient, le président israélien a dit qu’il se dirige vers la balkanisation, prévoyant un démantèlement des états de la région.

Pour sa part, le ministère des affaires étrangères israélien a recommandé l’adoption d’une position claire et nette qui exige le départ du président syrien. Selon le quotidien israélien Haaretz, ce ministère et le Premier ministre Benjamin Netanyahou diffèrent entre eux sur la position à prendre sur la crise syrienne.

Netanyanou préférant garder une position ambiguë, parce que « le soutien israélien au départ d’ElAssad fera l’objet de la théorie du complot, en créant l’impression qu’Israël voudrait son départ, donnera le prétexte au régime syrien de prétendre qu’Israël se trouve derrière les évènements syriens », explique le journal, à la foi d’un haut fonctionnaire qui a participé aux tractations.  

Alors que le ministère des affaires étrangères estime que la position israélienne se devrait d’afficher son ralliement à celle des Occidentaux et des Arabes, «  pour ne pas être accusés de la part du monde arabe de comploter pour garder le régime d’el Assad ».