Juppé s’en prend à l’Iran, alors que 81% des Français estiment que le rôle de la France dans le monde est en train de s’affaiblir.
A peine désigné, le nouveau ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, s’en est pris contre l’Iran. Il a qualifié mardi sur la chaîne TF1 de soi-disant "dictatorial" le régime de la République islamique d’Iran.
"Nous souhaitons qu'il (le régime) évolue vers le respect des droits de l'homme et la démocratie", a-t-il dit dans sa première interview à la télévision depuis qu'il a remplacé mardi au Quai d'Orsay Michèle Alliot-Marie.
LE ROLE DE LA FRANCE S'AFFAIBLIT
Cette déclaration intervient au moment où la grande majorité des Français (81%) affirme que
le rôle de la France dans le monde est en train de s'affaiblir, après que Paris a paru incapable de prendre la mesure des soulèvements populaires dans le monde
arabe.
Selon un sondage diffusé mercredi par la chaîne de télévision Canal+, seules 7% des personnes interrogées pensent que le rôle de la France se renforce, 7% considérant qu'il n'y a pas de changement, révèle cette étude réalisée par l'institut TNS Sofres.
Pour Canal+, "l'impact des récents évènements liés aux conséquences des révoltes dans les pays arabes est donc patent : attitude de la France vis-à-vis des dictatures renversées, voyage controversé de Michèle Alliot-Marie en Tunisie avec ses parents, remise en cause de la politique étrangère de la France par certains diplomates".
Mais la chaîne de télévision lie aussi le sentiment de déclin de la France dans le monde au décrochage du président Nicolas Sarkozy dans l'opinion depuis 2007-2008.
La France et en particulier sa diplomatie se trouvent sous le feu des critiques, après l'incapacité à prendre la mesure du vent de liberté qui parcourt le monde arabe et après des semaines de violentes critiques sur la proximité de Paris avec des régimes autoritaires.
Cette crise s'est traduite par un changement à la tête de la diplomatie française, avec la prise de fonctions mardi d'Alain Juppé au ministère des Affaires étrangères, en remplacement de Michèle Alliot-Marie, qui a démissionné sous la pression dimanche, trois mois seulement après sa nomination.