La controverse est née lorsque le chef de Guantanamo y voyait un moyen de renforcer la stabilité des Etats Unis.
Un juge militaire a interdit que le contenu du courrier entre les avocats et leurs clients à Guantanamo soit divulgué après être passé à la censure des autorités de la prison américaine, a-t-on appris auprès d'un avocat de la défense.
Cette décision du juge James Pohl, rendue vendredi mais dont les termes n'ont pas été encore publiés, ne s'applique pour l'instant qu'au cas du cerveau présumé de l'attentat contre l'USS Cole, Abd Al-Rahim Al-Nachiri.
Le juge était saisi d'une requête de la défense de Nachiri sur la décision du commandant de la prison de contrôler systématiquement le courrier entre les détenus et leurs avocats. Selon une décision du contre-amiral David Woods, une équipe constituée d'agents du renseignement et du ministère de la Défense passe au crible tous les documents ainsi échangés.
Le juge a "restreint de manière notable leur capacité à divulguer ce qu'ils ont appris à qui que ce soit à l'exception du juge", s'est félicité l'avocat de Nachiri.
Ce sujet controversé avait été soulevé lors d'une audience en janvier à Guantanamo, emmenant le juge à faire témoigner le chef de la prison qui avait déclaré que les courriers "privilégiés" entre les avocats et leurs clients n'étaient pas lus mais seulement "contrôlés pour s'assurer qu'ils ne contiennent pas" d'informations susceptibles de nuire à la sécurité des Etats-Unis.
L'ensemble des avocats exerçant à Guantanamo avait protesté contre cette décision, arguant qu'elle ne "permet pas de protéger convenablement" leurs relations avec les détenus.