24-11-2024 02:56 AM Jerusalem Timing

Yemen: des élections dénoncées par le Sud comme par le Nord...

Yemen: des élections dénoncées par le Sud comme par le Nord...

Le Sud comme le Nord du Yémen dénoncent les élections présidentielles comme étant une "farce électorale de conspiration contre la révolution yéménite".


 

La chaîne satellitaire iranienne  arabophone Al-Alam, citant quelques sources yéménites, a affirmé que les populations des régions de Atgh et d'Almokla, ont participé à une manifestation, pour annoncer leur opposition aux élections présidentielles, au Yémen.

Les manifestants yéménites se sont rassemblés,  devant les bureaux de vote, à Aden, au Sud du pays.

Les mêmes sources ont annoncé la mort d'une personne et 10 blessés, suite aux tirs des forces du régime de Saleh sur les manifestants, au Sud du Yémen.


"Ces élections constituent une partie du plan du Conseil de Coopération du golfe Persique, pour contourner les revendications des révolutionnaires yéménites et animer, ainsi, le régime d’Ali Abdallah Saleh, sous une nouvelle forme", ont affirmé, les participants aux manifestations contre Abdarabba Mansour Hadi, le seul candidat aux élections.

De l’avis des manifestants, Mansour Hadi fait partie du régime de Saleh et son élection à la présidence consolide le régime dictatorial.
 
Et même si le nouveau président est  originaire du Sud , cela n' apaise pas les sudistes.

"Abd Rabbo Mansour ne représente pas le peuple sudiste", a affirmé Qassem Askar, chef du Haut conseil du Mouvement sudiste.
  

Un membre du Bureau politique des Houthis au Yémen,  a déclaré  dans une interview avec Al-Alam , que "les élections présidentielles au Yémen ouvriront une intervention extérieure dans ce pays", estimant que ces élections ne sont qu'une " farce électorale de conspiration contre la révolution yéménite".

" Ces élections donnent une légitimité à l'intervention étrangère des États-Unis, de l'Arabie saoudite et des Etats du Golfe (persan), où ces pays tentent à travers cette farce a convoqué des élections pour passer sur sa révolution conspiration du peuple yéménite et en les retirant de la légitimité révolutionnaire à la crise, artificielle.


Rappelons que cette élection présidentielle anticipée a été organisée au Yémen, conformément au plan de règlement de la crise politique élaboré par le Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCG), et signé en novembre dernier par le président Ali Abdullah Saleh.

De son côté , la Russie salue la tenue d'une élection présidentielle anticipée au Yémen, a déclaré le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Alexandre Loukachevitch.

"Nous soutenons les efforts déployés par les autorités yéménites pour assurer la tenue du scrutin dans le délai fixé, ainsi que la participation active de la population à l'élection", a annoncé M.Loukachevitch.

"Nous espérons que toutes les parties yéménites (…) coopéreront avec le président élu et contribueront au règlement de la situation dans la République dans le délai prévu", a ajouté le porte-parole de la diplomatie russe.

Selon lui, la Russie reste disposée à octroyer aux Yéménites toute assistance nécessaire, "tant au niveau bilatéral que multilatéral".


Quand aux Etats-Unis, ils se sont dits  "encouragés" par la tenue d'élections au Yémen qui doivent permettre au pays de tourner la page de 33 ans de présidence d'Ali Abdallah Saleh et ont appelé à plus de progrès encore vers la démocratie.

"Nous nous sentons encouragés et nous félicitons les Yéménites d'avoir lancé concrètement ce processus et en avoir pris possession en tant que peuple, et nous nous tiendrons à leurs côtés au cours des prochaines étapes", a déclaré la porte-parole du département d'Etat Victoria Nuland.

"Nous y voyons un référendum positif et très fort des Yéménites en faveur de la transition sur laquelle les dirigeants se sont mis d'accord", a-t-elle ajouté lors de son point presse quotidien.


Victoria Nuland a reconnu qu'un scrutin avec un seul candidat n'était pas "une démocratie réelle" estimant qu'il s'agissait néanmoins d'une "première étape".  "Une fois que (les Yéménites) auront une nouvelle constitution, nous espérons qu'ils puissent organiser des élections justes, libres avec plusieurs candidats issus de plusieurs partis", a-t-elle ajouté.

Plus de 12 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes pour ce scrutin rendu possible par un accord permettant à M. Saleh de quitter le pouvoir en échange d'une immunité pour lui et pour les siens.