Le Britannique est accusé d’avoir tenté de vendre des batteries pour missiles sol-air à l’Iran.
Un homme d'affaires britannique à la retraite a été extradé vendredi vers les Etats-Unis après avoir perdu sa longue bataille en vue d'échapper à la justice américaine, qui l'accuse d'avoir tenté de vendre des batteries pour missiles sol-air à l'Iran.
Christophe Tappin, 65 ans, a qualifié son extradition de "honte" et de "scandale" à l'adresse des reporters qui ont assisté à sa remise à des policiers américains, vendredi à l'aéroport de Heathrow, avant son embarquement sur un vol à destination d'El Paso (Texas).
L'homme d'affaires n'a cessé de clamer son innocence, assurant avoir été piégé par les services secrets américains alors qu'il était à la tête d'une société de fret international. Il demandait à être jugé dans son pays.
Selon lui, les batteries étaient destinées à l'industrie automobile néerlandaise ou à une compagnie pétrolière norvégienne, tandis que la justice américaine est convaincue qu'elles devaient seulement transiter par les Pays-Bas, avant d'être livrées en Iran.
Au cours de la longue procédure devant les tribunaux britanniques, ses avocats ont plaidé que leur client avait été la victime d'agents américains.
Ces derniers se seraient présentés comme les représentants d'une société d'import-export montée pour "duper, tromper et piéger" des importateurs britanniques comme Tappin.
Débouté par la justice britannique, M. Tappin a perdu la semaine dernière son ultime recours devant la cour européenne des droits de l'Homme. Il est passible d'une peine de 35 ans de prison.
Son cas a alimenté la controverse dans les médias britanniques, nombre de juristes dénonçant le caractère léonin des accords d'extradition entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis.
Selon eux, les Américains doivent fournir à Londres moins de preuves du bien fondé des poursuites qu'il n'en est demandé aux Britanniques lorsqu'ils souhaitent obtenir l'extradition d'un suspect à partir des Etats-Unis.