Une ONG amèricaine a adressé une lettre au gouverneur de la banque du Liban "ne pas être de mèche avec le Hezbollah" et "contourner les sanctions internationales financières"..
Le 20 Février, le gouverneur de la Banque du Liban, Riad Salameh, a reçu une lettre d’une association américaine, appelée « l’union contre l'Iran nucléaire », exigeant des renseignements sur les efforts de la banque centrale pour empêcher l'Iran de recourir au système financier libanais en vue de contourner les sanctions internationales !
La réponse de Riad Salameh a été rapide et clair : non seulement il assure à ladite association américaine que la transparence du secteur financier libanais, est conforme aux « normes des institutions internationales et légales », mais en plus il invite le président de l’ONG de venir au Liban pour s’assurer du bon fonctionnement de choses !
Ce nouvel épisode de la campagne américaine, dirigée contre l’Iran, montre combien les Etats-Unis sont exaspérés de l’inefficacité des sanctions internationales contre la République islamique d’Iran, au point de tenter de trouver une brèche dans le système financier libanais pour faire pression sur les investissements financiers iraniens au Liban et qui restent très modestes !
En effet, selon le quotidien libanais alAkhbar , il y a quatre ans un groupe d'anciens fonctionnaires et de responsables américains, experts dans les affaires du Moyen-Orient, a crée une association «non lucrative, non partisane et revendicatrice des droits», dont le but essentiel « est d’ empêcher l'Iran d'acquérir des armes nucléaires». Appelée UANI, soit l'abréviation en anglais du terme «Unis contre le Nucléaire de l'Iran».
Le groupe comprend des noms célèbres comme l'ancien ambassadeur américain aux Nations Unies et Directeur exécutif la compagnie financière Tigris Financial Group, Mark d. Wallace, l’ancien directeur de la CIA Jim Woolsey, un expert sur le Moyen-Orient Affaires soit l'ancien diplomate américain Richard Ross, et enfin le diplomate américain qui a travaillé au sein du département d’Etat américain, Richard Holbrooke.
Et donc , poursuit le quotidien, « sous la pression croissante des sanctions internationales contre l'Iran, accompagnées d’une campagne diffamatoire des médias américains ( affaire de la banque canadienne et la SGBL publiée par le NYTimes, mettant en question des comptes suspects), l’UANI a tenté de trouver une brèche dans le système bancaire libanais, pour augmenter la pression sur la Banque centrale du Liban, en adressant une mise en garde à son gouverneur, émanant du Président de l’association, Mark Wallace, et dans laquelle il l’invite à «ne pas être de mèche avec le Hezbollah » et « permettre ainsi à l'Iran de contourner les sanctions internationales financières à travers une série de mesures », qu’ il a citées dans une lettre inspirée de rapports de journaux américains économiques!
Ainsi, dans sa lettre, le président de l’UANI a tenté de mettre en cause les opérations financières de la banque iranienne Saderat Iran au Liban.
De son côté, Salameh a non seulement précisé que cette banque iranienne avait un budget de 135millions de dollars, mais que «le volume des transactions effectuées par cette branche est faible, et surtout qu’elle n’effectue aucune les opérations avec d'autres banques».
En fait, Salameh a répond que « la transparence domine dans le secteur bancaire libanais, conformément aux «normes des institutions internationales et légales». Sans doute une allusion, à l’ « illégalité » de l’association UANI , écrite alAkhbar !
Cela dit et dans un autre contexte, la banque HSBC, citée par le Lebanon Weekly Monitor de la Bank Audi, a indiqué que l’économie libanaise avait fait preuve davantage de résilience que la plupart de ses voisins non producteurs de pétrole en 2011.
Selon la banque, les consommateurs libanais, habitués à l’instabilité, auraient contribué à maintenir l’activité économique à flot, le total des importations ayant ainsi augmenté de 12 % en 2011. Toujours selon les mêmes sources, les chèques compensés sont un autre indicateur du maintien de la consommation avec une augmentation annuelle de leur valeur de 15 % en décembre 2011.
Le secteur bancaire libanais a également fait mieux que ses voisins non producteurs de pétrole, a indiqué la HSBC. Les dépôts ont augmenté de 9 % en 2011, a précisé la banque, soit l’équivalent de 25 % du PIB soutenu par les transferts de la diaspora, ce qui reflète la stabilité des banques locales dans un environnement régional incertain.
HSBC a en outre souligné que le Liban a été le seul pays de la région MENA non exportateur de pétrole à voir ses réserves augmenter en 2011, avec les réserves en devises de la Banque du Liban (BDL) augmentant de 2,2 milliards de dollars à 30,8 milliards de dollars, soit l’équivalent de 18 mois et demi d’importations de biens.
Bien que les conséquences de ce que l’on appelle le printemps arabe se soient faites plus discrètes au Liban que dans les autres pays non importateurs de pétrole, les troubles régionaux, couplés à la chute du gouvernement en janvier 2011, ont fait reculer la performance économique du pays, a conclu l’institution financière.