Ainsi que la Wilayat, la république islamique et tout ce qui va avec: indépendance politique et économique, nucléaire civil, et hostilité au sionisme.
Chose due, chose promise. Dans une première lecture, le scrutin législatif 2012 a bel et bien été à la hauteur des appels du guide suprême de la révolution, Sayed Ali Khamenei. Il avait appelé à une participation nombreuse et active, pour relever les défis dont est victime cette jeune république islamique de la part des puissances occidentales et leurs acolytes arabes en particulier. Il en fut ainsi.
En tête de ces défis relevés est sans doute celui de la popularité du régime républicain islamique assorti à la Wilayat el-fakih, dont l’indice n’est autre que le taux de participation au scrutin électoral.
Selon les derniers chiffres du ministère de l’intérieur, c’est un taux record : 65,5%. C’est-à-dire + 11% par rapport au scrutin précédent (2008). Le chiffre devrait faire taire les doutes qui persistent depuis la campagne menée pour saper la légitimité depuis les élections présidentielles de 2009.
Le résultat du scrutin de vendredi montre que "les Iraniens soutiennent le régime face à l'Occident, même s'il y a des difficultés, et que les Occidentaux doivent adopter une position réaliste à l'égard de l'Iran", a affirmé lundi Ahmad Tavakoli, influent député sortant de Téhéran assuré d'être réélu au second tour.
Le deuxième défi est celui de la popularité du guide suprême en personne.
Selon les chiffres publiés, ce sont ses partisans qui occuperont la majorité des sièges de la Choura : les trois quart des 290, rapporte les quotidiens libanais Assafir et AlAkhbar.
Même prévision de la part de la Reuters pour Téhéran : sur les 30 sièges qui lui sont consacrées, les proches de Sayed Khamenei en occupent 19. Sachant que c’est le candidat Ghoulam-Ali Haddad Adel, proche du numéro un iranien qui est le grand vainqueur avec un million de voix. Les 11 restants de la capitale devraient revenir aux proches du président Mahmoud Ahmadinejad.
Dans la plupart des villes et des régions provinciales, ce sont bien les candidats proches de Sayed Khamenei qui ont soit emporté haut la main le scrutin, soit venus en tête.
Autre défi relevé par ce scrutin : il sape les préjugés matraqués par les agences internationales et des medias occidentaux, (en l’occurrence français), faisant croire qu’il est « joué d’avance », insinuant qu’il serait manipulé.
« Le fort renouvellement des députés, l'élection de nombreux candidats "indépendants" et la complexité des alliances politiques rendent toutefois aléatoire toute prédiction sur le poids des différentes factions dans la future assemblée, et notamment l'équilibre entre partisans et adversaires du président Mahmoud Ahmadinejad » a conclu l’AFP, se rendant à une évidence qui contredit ses préjugés martelés en titre dans toutes ses dépêches.
Ce qui est en revanche vrai est que ce scrutin a été joué dès le premier tour, au cours duquel 225 sièges sur les 290 ont été remplis. Les 65 restants devant être remplis au second tour le mois d’avril prochain.
90 d’entre eux sont des indépendants. C’est-à-dire non liés aux principaux mouvements en lice.
En seconde position devraient venir le Front Uni des loyaux, aligné au chef du parlement sortant Ali Larijani (qui fait aussi partie des candidats vainqueurs du premier tour). Il détient selon le site de la télévision iranienne arabophone AlAlam le tiers des sièges. Citant les résultats quasi-définitifs publiés par le site du Parlement, l’AFP signale qu’il n’en a obtenu que 43.
S’agissant du Front de la persistance de la révolution islamique, proche d’Ahmadinejad, il ne compte plus que 10 sièges selon l’AFP.
Selon l’AFP, cinquante-quatre candidats présents simultanément sur les listes de ces deux coalitions --une particularité de la vie politique iranienne-- ont en revanche été élus, sans qu'il soit possible de savoir quel parti ils choisiront d'appuyer.
Alors que le « Troisième courant » dirigée par Ali Motahhari, et qui participe pour la première fois aux élections en compte 6 sièges (AlAlam).
A Téhéran, constate l’AFP, les deux principales coalitions sont au coude à coude, avec une légère avance au "Front uni".
Selon l’agence française, si les défenseurs du président Ahmadinejad ne sont pas parvenus à s'imposer, ses adversaires les plus critiques ont été balayés: un très grand nombre des 79 députés sortants qui avaient réclamé en février la convocation du président devant le Majlis ont été battus, de même que la liste "Voix de la nation" qui réunissait à Téhéran quelques-uns de ses plus virulents détracteurs.
N’empêche que c’est l’opposition réformatrice qui a essuyé sa plus grosse défaite : politiquement d’abord parce que son appel au boycott n’a pas été entendu. Et puis parce qu’elle ne compte plus que 19 sièges seulement contre 60 dans le précédent Parlement.