C’est trop tard, beaucoup de sang a coulé. Jamais, nous ne négocierons avec personne sur le sang de notre peuple.
Les pays membres de l'Alternative bolivarienne pour les Amériques (Alba), un bloc antilibéral créé par Cuba et le Venezuela, examineront vendredi à Caracas la proposition de médiation internationale dans la crise libyenne faite par Hugo Chavez.
"Une mission de dialogue est très importante, mais aussi une mission d'information", a déclaré jeudi Ricardo Patino, le ministre des Affaires étrangères de l'Equateur, pays membre de l'Alba, en soulignant que l'information en provenance de Libye était "très contradictoire".
L'Alba compte parmi ses membres l'Equateur, les deux petits Etats caribéens de Saint-Vincent-et-Grenadines et Antigua et Barbuda, Cuba, le Venezuela, la Bolivie, le Nicaragua, le Honduras et la Dominique.
Mais un porte-parole du Conseil National établi par l’opposition libyenne a rejeté la proposition de Chavez.
"Nous avons une position très claire : c'est trop tard, beaucoup de sang a coulé", a déclaré ce porte-parole, Moustapha Gheriani, chargé de la presse au sein du Conseil national représentant les villes aux mains de l’opposition, qui siège à Benghazi, 1.000 km à l'est de Tripoli.
"Jamais, nous ne négocierons avec personne sur le sang de notre peuple", a-t-il ajouté.
Jeudi, le ministre vénézuélien de l'Information, Andres Izarra a déclaré que le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Nicolas Maduro a discuté pendant "plusieurs minutes" avec son homologue libyen Moussa Koussa qui lui a expliqué que Kadhafi avait "qualifié de très positive la nomination d'une commission internationale humanitaire de paix".
Le président vénézuélien, avait proposé lundi de créer une mission internationale de paix formée par plusieurs pays amis qui puisse faire office de médiateur entre le dirigeant libyen et l’opposition.
Selon le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, la Ligue arabe "étudie" la proposition d'Hugo Chavez.
Mais, les Etats-Unis ont écarté jeudi cette offre de médiation internationale : "On n'a pas besoin d'une commission internationale pour dire
au colonel Kadhafi ce qu'il doit faire pour le bien de son pays et de son peuple", c'est-à-dire s'en aller, a réagi Philip Crowley, le porte-parole de la diplomatie américaine.
En Europe, la France a de même rejeté "toute médiation permettant au colonel Kadhafi de se succéder à lui-même", selon une déclaration du ministre
des Affaires étrangères, Alain Juppé.
Quant à l'Italie, l'ancienne puissance coloniale, elle a jugé "très difficile" que la communauté internationale puisse l'accepter car "la substance de cette proposition semble être le maintien au pouvoir de (Mouammar) Khadafi", a déclaré le ministre des Affaires étrangères Franco Frattini sur la chaîne Rai3.