Au moment de la générosité américaine, la liste israélienne s’allogne...
Au moment où le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se déclare prêt à une intervention militaire contre l'Iran, des responsables mettent en garde contre le manque de masques à gaz et d'abris anti-bombes pour la population israélienne en cas de conflit.
"A l'heure qu'il est, seulement 60% des Israéliens --4,5 à 5 millions de personnes-- disposent d'un masque à gaz", a indiqué mercredi à l'AFP le président de la commission parlementaire de la défense passive, Zeev Bielsky, député du parti d'opposition Kadima (centre droit).
"Entre 2,5 et 3 millions de citoyens n'ont pas de masque à gaz", a-t-il insisté.
"Il y a actuellement 1,7 million de citoyens sans protection contre les bombes ni accès à un abri" anti-bombe, a-t-il ajouté.
Le gouvernement israélien avait annoncé en janvier 2010 que toute la population serait équipée de masque à gaz avant la fin 2013.
"Nous devons être préparés à tout moment, à tout scénario, et aujourd'hui nous sommes dans la plus totale impréparation", a affirmé M. Bielsky.
"Le fait que le gouvernement ne fournisse pas ce produit de base dont tout citoyen devrait disposer est une marque de mépris absolu", a-t-il estimé, relevant la tension dans la région, dans la Syrie voisine et en Iran.
M. Netanyahu a affirmé lundi dans un discours à Washington que ni la diplomatie ni les sanctions n'étaient parvenues à freiner le développement du programme nucléaire controversé de l'Iran, ajoutant: "Aucun d'entre nous ne peut se permettre d'attendre beaucoup plus longtemps".
Les tensions entre Téhéran et la communauté internationale semblaient néanmoins s'apaiser après la proposition de la chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton à l'Iran de reprendre le dialogue avec le groupe des 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, Grande-Bretagne, France et Allemagne).
En janvier, un responsable militaire israélien avait exprimé son inquiétude au sujet du sort des "énormes stocks d'armes chimiques et biologiques" en Syrie en cas de chute du président Bachar al-Assad, qu'il jugeait inéluctable.
"C'est une inquiétude majeure parce que je ne sais pas qui va mettre la main sur les armes le jour d'après (la chute d'Assad, NDLR)", avait expliqué le général Amir Eshel, responsable de la division de planification de l'armée israélienne. "Quelle est la part qui sera transférée au (mouvement chiite libanais) Hezbollah, aux factions syriennes?".
Une porte-parole de la Poste israélienne, responsable de la distribution des masques, a indiqué mardi à l'AFP que plus de 4 millions de masques à gaz avaient été distribués et qu'il n'en restait que 100.000 environ.
"C'est tout ce que nous avons, ça ne suffit pas pour tous les citoyens israéliens. Quand nous en recevrons, nous les distribuerons", a indiqué Merav Lapidot, reconnaissant ignorer quand les stocks seraient renouvelés.
M. Bielsky a imputé la pénurie de masques au manque de financement gouvernemental des deux usines chargées de les fabriquer, précisant qu'il faudrait au moins deux ans pour y remédier, à condition de débloquer les fonds nécessaires, de l'ordre d'1,4 milliard de shekels (260 millions d'euros).
Les ministères de la Défense passive et des Finances se sont rejeté la responsabilité de cette carence.
Israël a déjà distribué des masques à gaz à la population, notamment lors de la première guerre du Golfe (1991). L'Irak avait alors tiré 39 missiles Scud contre le territoire israélien, à ogives conventionnelles, dont certains avaient touché Tel-Aviv.