Le 1er Ministre libyen a fait part à Clinton de son inquiétude concernant les nuisances des anciens caciques de la dictature du colonel Kadhafi.
Sous fond de conflit intérieur grandissant, le Premier ministre libyen par intérim Abdel Rahim al-Kib a demandé jeudi aux Etats-Unis d'aider son pays à se débarrasser des "vestiges" du régime Kadhafi, ultime bataille de "la guerre pour la libération de la Libye".
Lors d'une conférence de presse avec Hillary Clinton (actuelle Secrétaire d'Etat américain), il poursuit que les anciens caciques de la dictature du colonel Mouammar Kadhafi "sont une source de nuisances. Il faut qu'ils rendent des comptes".
Le Premier ministre libyen qui a rencontré mercredi le président américain Barack Obama, n'a pas identifié nommément les personnes visées, mais, selon un haut responsable américain, Tripoli ciblerait notamment le clan Kadhafi, dont des membres contestent depuis leur exil à l'étranger la légitimité du nouveau pouvoir libyen.
Aïcha Kadhafi, fille de Mouammar Kadhafi réfugiée en Algérie, a appelé les Libyens à se "révolter contre le nouveau gouvernement" de Tripoli. Son frère Saadi, au Niger, a promis de retourner en Libye, où selon lui une rébellion "s'étend jour après jour".
Autre sujet de discussion entre Libyens et Américains: les frontières libyennes, devenues des lieux de transit majeurs pour toutes sortes de trafic.
"Les Libyens reconnaissent que leurs frontières ne sont certainement pas aussi contrôlées qu'elle devraient l'être", a souligné le responsable américain. "Nous allons, avec nos partenaires, essayer de coopérer avec (les Libyens) pour rétablir la sécurité".
Hillary Clinton a également insisté, comme l'avait fait Obama mercredi, pour que l'élection d'une assemblée constituante ait bien lieu en juin. Cette "étape cruciale (...) ouvrira la voie à une nouvelle constitution basée sur des principes démocratiques", selon elle.
Abdel Rahim al-Kib a aussi critiqué la proclamation unilatérale de l'autonomie de l'Est libyen par des dignitaires locaux, qui risque d'ouvrir la voie à une partition de la Libye.
Il a également exprimé son « soutien » aux Syriens de la rébellion et rejeté les accusations russes selon lesquelles son pays abriterait un camp d'entraînement de l'Armée Syrienne Libre.
Parallèlement, l'Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, va aider la Libye à "constituer une armée et une police".
Cette annonce a été faite jeudi au sortir d'une visite de trois jours à Tripoli du Ministre algérien où il avait rencontré son homologue libyen Achour ben Khayal.
"La Libye a les moyens de sortir de cette phase de transition, et nous allons les aider dans la mesure de nos moyens", a ajouté le ministre algérien, dont les propos sont rapportés par l'agence de presse APS.
"Il y aura une série de visites en Libye non seulement au niveau gouvernemental mais également des institutions", a-t-il ajouté.
Au cours de sa visite, Medelci s'est voulu rassurant concernant la polémique des réfugiés du clan Kadhafi dont une partie se trouve sur son territoire, en promettant qu'ils ne pourront plus toucher "un cheveu du peuple libyen".
Aïcha, ses frères Mohamed et Hannibal, sa mère Safiya et de nombreux membres de la famille, surtout des enfants, sont réfugiés en Algérie depuis fin août.