Il faut que le pouvoir accepte plusieurs principes à l’ouverture du dialogue et avant d’entrer dans les détails.
L'opposition bahreïnie a précisé jeudi ses revendications, réclamant notamment l'élection d'une assemblée constituante pour élaborer une nouvelle loi fondamentale pour ce petit royaume du Golfe.
"Il faut que le pouvoir accepte plusieurs principes à l'ouverture du dialogue et avant d'entrer dans les détails", a déclaré un porte-parole de l'opposition lors d'une conférence de presse.
Le premier de ces principes est "l'abolition de la Constitution de 2002, l'élection d'une assemblée constituante chargée d'élaborer une nouvelle loi fondamentale", a-t-il expliqué.
Il faut aussi que le gouvernement reconnaisse "le droit du peuple à élire un Parlement à plein pouvoirs législatifs" et son droit "d'avoir un gouvernement élu", a ajouté le porte-parole.
Le quatrième principe consiste à "garantir l'application et le respect des résultats du dialogue", a-t-il insisté.
Le porte-parole parlait au nom de six groupes politiques, dont le puissant Wefaq, qui réclament une "véritable" monarchie constitutionnelle à Bahreïn, pays gouverné par la famille Al-Khalifa.
Bahreïn est secoué depuis le 14 février par un mouvement de contestation, au début duquel sept personnes ont été tuées par des tirs des forces de l'ordre.
L'opposition a également réitéré ses conditions pour entamer le dialogue proposé par le prince héritier Salman ben Hamad Al-Khalifa: démission du gouvernement actuel, protection des manifestants qui campent sur la place de la Perle à Manama et libération immédiate de tous les prisonniers politiques.
Elle demandé aussi la "neutralité" des moyens d'information et une enquête rapide sur les violences ainsi qu'un calendrier de "deux à trois semaines" pour faire aboutir le dialogue.
En réaction, le prince héritier a déclaré, dans un communiqué, avoir pris bonne note de ces revendications mais indiqué qu'il attendait celles d'autres groupes politiques, en référence aux organisations proches du gouvernement.
Il a en outre prétendu qu’il y a des différences entre les positions des différentes composantes de l'opposition.
Lors d'un rassemblement mercredi des partisans du gouvernement, le leader du Forum pour l'unité nationale, cheikh Abdelatif al-Mahmoud, a appelé à entamer le dialogue sans tarder et sans conditions préalables.
Il a en outre insisté sur le maintien du gouvernement actuel, présidé depuis l'indépendance en 1971, par l'oncle du prince héritier, cheikh Khalifa ben Salman Al-Khalifa, qu'il a jugé essentiel pour éviter le chaos dans le pays, selon ses propres termes.