Près de 5.000 Pakistanais ont été tués en quatre ans et demi dans plus de 540 attentats -suicide pour la plupart-
L'explosion d'une bombe lors de funérailles dans le nord-ouest du Pakistan dimanche a causé la mort d'au moins treize personnes tandis qu'une trentaine d'autres ont été blessées, ont indiqué la police et les autorités hospitalières.
L'explosion s'est produise près d'un cimetière, où les habitants venaient d'accomplir des prières funéraires, dans le quartier de Badaber, à la lisière de Peshawar, la capitale de la province de Khyber Pakhtunkhwa, a précisé à l'AFP l'officier de police Kalam Khan.
"C'était un attentat-suicide, nous avons retrouvé la tête et les jambes de l'auteur de l'explosion", a-t-il ajouté. "Au moins treize personnes sont mortes et plus de 30 ont été blessées".
Un bilan confirmé par le docteur Rahim Jan, de l'hôpital local, le Lady Reading Hospital. "Nous avons 13 morts, tous des hommes. Il y a 34 blessés dont quatre très grièvement".
Le chef de la police de Peshawar, Imtiaz Altaf, a lui aussi déclaré qu'il s'agissait probablement d'un attentat suicide. Huit kilos d'explosifs ont été utilisés.
L'attentat n'a pas été revendiqué mais des militants islamistes ont procédé à plusieurs attentats dans cette zone.
L'explosion s'est produite alors que se déroulaient des prières pour la cérémonie funéraire d'une femme.
Selon la police, la cible de cette attaque pourrait être Khushdil Khan, vice-porte-parole de l'assemblée provinciale. Il appartient au parti non religieux Awami National Party et figure sur la liste des cibles des talibans pakistanais, a précisé Kalam Khan.
"Il n'a pas été blessé, il est sain et sauf", a déclaré l'officier de police.
Le site de l'explosion était jonché de sang et de débris humains, ont raconté les témoins. "Les gens qui étaient venus pour l'enterrement ont pris des blessés dans leur voiture et ont foncé à l'hôpital", a dit Saddam Hussain, 21 ans.
A l'hôpital, Zahir Shah pleure à côté du corps de son frère aîné. "Pourquoi avez-vous tué mon frère? Il était tellement beau", sanglote ce Pakistanais de 40 ans. Ce matin, nous avons pris ensemble notre petit-déjeuner. Ma mère n'y survivra pas si je lui montre le corps".
Le dernier attentat survenu lors de funérailles remonte au 15 septembre, lorsqu'un kamikaze a causé la mort de 46 personnes dans une explosion qui visait une milice anti-taliban, dans le district de Lower Dir (nord-ouest).
Près de 5.000 Pakistanais ont été tués en quatre ans et demi dans plus de 540 attentats --suicide pour la plupart-- perpétrés essentiellement par les talibans qui ont fait allégeance à Al-Qaïda et reprochent au gouvernement son alliance avec Washington dans sa "guerre contre le terrorisme" depuis fin 2001.
Peshawar est à la lisière des zones tribales du nord-ouest, considérées comme le principal sanctuaire d'Al-Qaïda dans le monde et la base arrière des talibans afghans.
Ces zones sont le théâtre de combats entre les insurgés islamistes et l'armée pakistanaise et la cible, depuis 2004, d'innombrables missiles largués par les drones de la CIA, l'agence de renseignement américaine.