Pomme de discorde: les propos de cheikh Qaradaoui.
Les autorités d'Abou Dhabi ont exprimé dimanche leur irritation après le soutien des Frères musulmans d'Egypte à un influent prédicateur sunnite qatari, Youssef al-Qaradaoui, menacé pour avoir critiqué les Emirats arabes unis.
Samedi, les Emirats ont demandé "des explications" au chef de la diplomatie égyptienne Mohammed Kamel Amro, en marge de la réunion arabo-russe au Caire, a annoncé dimanche un porte-parole officiel émirati.
Le 4 mars, cheikh Qaradaoui s'en était pris sur la télévision Al-Jazira aux dirigeants des Emirats pour avoir retiré leurs titres de séjour à des Syriens ayant participé à Dubaï à une manifestation non autorisée, hostile au régime de Damas.
Le chef de la police de Dubaï, le général Dhahi Khalfane, avait alors menacé d'arrêter le religieux en cas de récidive.
Si M. Qaradaoui est arrêté, "non seulement les Frères musulmans mais l'ensemble du monde musulman agiront contre les Emirats", a réagi en fin de semaine le porte-parole des Frères musulmans d'Egypte, Mahmoud Gazlan.
Sur son compte Twitter, le chef de la diplomatie des Emirats, cheikh Abdallah ben Zayed Al-Nahyane, a estimé que cette déclaration de M. Gazlan était un signe de "mauvaise foi" contre les Emirats.
Cheikh Qaradaoui, qui dirige l'Union internationale des oulémas, est un membre influent de la puissante confrérie des Frères musulmans. Déchu de sa nationalité égyptienne par le président Gamal Abdel Nasser, il a actuellement la nationalité qatarie.
Dans un communiqué cité par la télévision Al-Arabiya financée par l'Arabie saoudite et basée à Dubaï, le Conseil national syrien, a démenti avoir demandé à cheikh Qaradaoui d'intervenir dans le dossier des Syriens expulsés, assurant ne pas avoir besoin d'intermédiaire pour traiter avec les Emirats.