Il semble aussi que la position du parti vainqueur des élections Ennahda commence elle aussi à fléchir.
Le ministre tunisien des affaires étrangères Rafic Abdel Salam s’est prononcé contre une criminalisation de la normalisation avec l’ennemi sioniste par le biais d’un article de la constitution.
S’exprimant pour la chaine de télévision tunisienne « Hannibal TV », Abdel Salam explique sa position qu’il y une confusion dans le sujet car d’après lui, la constitution exprime des principes généraux de la politique de l’Etat.
Sachant qu’un pacte républicain qui devrait servir de socle pour la future constitution, adoptée en juillet 2011 à la majorité par la commission de réforme politique, comprenait un refus catégorique de « toute forme de normalisation avec l’État sioniste » et un soutien à un État palestinien
Depuis, des appels dans ce sens se sont multipliés. Ils ont été lancés par un collectif de 13 ONG tunisiennes. Celui-ci a organisé le mois de décembre dernier un sit-in devant la siège de l’Assemblée constituante chargée de rédiger la nouvelle constituante tunisienne avec pour slogan : « je suis tolérant, je suis contre le sionisme ».
Selon le président de la ligue tunisienne pour la tolérance, Salah Masri, les constituants devraient « promulguer une loi qui criminalise la normalisation avec l’entité sioniste dans ses différentes formes politique, économique, et culturelle ».
Le mois de janvier dernier, en marge du forum de Davos, le leader du parti islamiste qui a remporté la dernière échéance électorale, Rachid Ghannouchi, s’était exprimé sur la position que son pays prendra à l’encontre d’Israël : « L’avenir des relations de la Tunisie avec Israël dépendra de l’aboutissement à une solution de la question palestinienne » a-t-il déclaré à une radio israélienne. Sa position a été perçue comme étant un repli par rapport à ses positions précédentes, Ennahda ayant défendu l’article du pacte républicain.
On reproche aussi à la position de Ghannouchi de s’aligner sur celle du régime déchue.
En 1993, la Tunisie a reçu officiellement une délégation israélienne en 1993 pendant le processus de paix. Elle a également maintenu une représentation dans ce pays jusqu’en 2000, avant l’éclatement de la seconde Intifada.
Ce qui n’a pas empêché Ben Ali de continuer à entretenir clandestinement des liens commerciaux, culturels et de renseignements avec l’entité sioniste.