L’homme interpellé sur les lieux par la police est un wahhabite.
Un homme a mis le feu lundi soir à une mosquée chiite de la ville de Bruxelles, tuant son imam, blessant une autre personne et détruisant en grande partie l'édifice religieux.
La mosquée est la plus importante parmi les quatre que compte la région de Bruxelles et son million d'habitants.
Elle porte le nom de mosquée "Rida", et est située dans le quartier d'Anderlecht qui compte une forte population d'origine immigrée, et musulmane en particulier.
Au moins un homme, armé d'une hache et d'un couteau, est entré dans l'édifice, proférant des propos contre le régime syrien et y a répandu de l'essence avec des "accélérants" pour propager l'incendie, a précisé lors d'une conférence de presse le substitut du procureur, Jean-Marc Meilleur.
Le feu s'est rapidement propagé et a ravagé une grande partie du bâtiment.
L'imam de la mosquée, âgé de 46 ans et père de quatre enfants selon des fidèles, a péri victime d'intoxication par la fumée dégagée, en tentant de s'échapper du bâtiment, ont indiqué des témoins. Il s'appelait Abdallah Dahdouh, selon la chaîne de télévision publique belge RTBF.
L'imam tué dans l'incendie, a été présenté comme "un homme aimé par tout le monde", "ouvert, bien intégré et souriant" selon un fidèle, Abdel Adouzeyneb, 39 ans.
Un autre responsable de la mosquée, ayant tenté en vain avec l'imam d'éteindre l'incendie, a réussi in extremis à sortir, mais a été légèrement asphyxié par l'inhalation de la fumée.
L'homme responsable de l'incendie criminel a été interpellé sur les lieux par la police. Il a en fait été enfermé à l'intérieur de la mosquée par des fidèles qui l'ont retenu alors qu'il tentait de s'échapper, a expliqué la police.
Le suspect était entré dans la mosquée "en proférant des propos liés au conflit syrien", a déclaré la ministre de l'Intérieur, Joëlle Milquet. La ministre de l'Intérieur, a ajouté que "des mesures seront prises" car "la Belgique ne peut tolérer ce genre d'acte".
Le suspect, âgé d'une trentaine d'années, n'avait pas été formellement identifié mardi car il a présenté trois identités différentes et indiqué qu'il était présent illégalement en Belgique.
Selon les premiers éléments de l'enquête, cet homme armé d'une hache et de couteaux "se serait présenté avec un sac à dos" vers 18H45 à la mosquée, "aurait versé de l'essence à plusieurs endroits et mis le feu", a expliqué le porte-parole du parquet, Jean-Marc Meilleur, devant la presse. "Il a déclaré qu'il était musulman", a-t-il ajouté, en indiquant que ses motifs n'étaient pas encore connus.
Des représentants musulmans en Belgique ont eux mis en cause le mouvement wahhabite salafiste, sur la base des témoignages de fidèles présents sur place au moment des faits.
"Le centre islamique Rida avait déjà dû être placé sous la protection de la police voici quelques années" à la suite de menaces salafistes, a dit la vice-présidente de l'Exécutif des musulmans de Belgique, Isabelle Praile.