23-11-2024 07:13 AM Jerusalem Timing

Afghanistan: L’occupation à bout de souffle

Afghanistan: L’occupation à bout de souffle

Le meurtrier des 16 civils en sécurité hors d’Aghanistan. La colère sonne les tambours de guerre. Leon Panetta, Secrétaire américain à la guerre est inquiet.

Trois jours après le  massacre sans nom des 16 civils afghans, les Etats Unis sont dans tout leur état... La situation de la présence de l'armée d'occupation sur le terrain déjà très instable, précaire suscitant nombre de questions, ne semble pas s'arranger.... La venue mercredi du Secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta en dit long sur le malaise américain.

Panetta en AfghanistanPour lui, « les affaires de Corans brûlés et de la tuerie des civils par des soldats américains étaient "profondément inquiétantes".

En effet, la question de la survie de la mission américaine en territoire afghan est désormais bel et bien soulevée....

Il n'y plus l'ombre d'un doute que l'afghan moyen qui jusqu'ici ne se prononçait pas sur l'occupation se sent désormais trahi, humilié et risque grandement de se joindre aux positions des talibans.

Panetta était arrivé mercredi matin à Camp Bastion, dans la province du Helmand, très infiltrée par la rébellion menée par les talibans. Il a rencontré les responsables de différentes tribus avant de gagner Kaboul, où il doit rencontrer ce jeudi le président Hamid Karzaï.

Sa visite vise notamment à tenter du mieux qu'il peut de rassurer les responsables afghans après la série d'incidents scandaleux impliquant des soldats américains et engendrant une colère sans précédent de la population.

Les négociations, déjà difficiles, en cours entre Washington et Kaboul sur les modalités de la présence américaine en Afghanistan après 2014, date à laquelle l'Isaf prévoit d'avoir retiré toutes ses troupes de combat de ce pays se compliquent de jours en jours.
Mais malgré la tension grandissante, Panetta reste fidèle à lui même et à son administration. Pour lui « ces revers ne détourneraient pas les Américains de leur mission de vaincre la rébellion des talibans et leurs alliés d'Al-Qaïda. »


Après les manifestations monstres contre les incinérations de Corans dans la prison de Kandahar et l'assassinat de 6 militaires de l'OTAN, et fait plus de 40 tués parmi les civils, les attaques afghanes ne faiblissent pas.


Mercredi, un traducteur afghan qui avait volé une camionnette de la base militaire de Camp Bastion a tenté de foncer "sur un groupe de soldats rassemblés pour accueillir Panetta à sa descente de l'avion", a déclaré un responsable, qui s'exprimait sous couvert d'anonymat, à la presse, ajoutant qu'un soldat britannique avait été blessé.


Le véhicule, qui transportait de l'essence et filait à grande vitesse, a terminé sa course dans un fossé et s'est enflammé. Le conducteur a succombé jeudi à ses brûlures, avait auparavant annoncé l'armée américaine.


Peu auparavant, un attentat sur la route d'Helmand que devait emprunter le responsable américain a fait 8 morts parmi les civils.
 

A la mi-journée, un attentat à la moto piégée a fait au moins un mort et deux blessés, tous membres des services de renseignement afghans, à Kandahar, capitale de la province du même nom, selon les autorités locales.

Des manifestants afghans anti-USEt puis, ce jeudi, plus d'un millier de personnes manifestaient  dans le sud de l'Afghanistan pour protester contre les agissements sans noms de la force occupante sur leur territoire.

La manifestation a éclaté à Qalat, la capitale de la province de Zaboul, voisine de celle de Kandahar où avait eu lieu le drame.

Les manifestants brandissaient des drapeaux blancs et réclamaient, à l'instar des autorités civiles et religieuses afghanes, que le coupable soit jugé publiquement en Afghanistan.

Mais, quelques heures auparavant, la Maison blanche annonçait que le soldat auteur du carnage avait été transféré hors d'Afghanistan.

Cette manifestation, la deuxième dans le pays depuis la tuerie, intervient au moment où l'opinion américaine se lasse plus que jamais de 10 années d'une guerre qui tourne au bourbier.