28-11-2024 02:59 PM Jerusalem Timing

Afghanistan: Nouveaux revers, flou grandissant sur la poursuite de l’occupation

Afghanistan: Nouveaux revers, flou grandissant sur la poursuite de l’occupation

Hamid Karzaï qui pendant longtemps se voulait l’allié clef de l’occupation demandait jeudi aux forces sous commandement de l’Otan de quitter les villages afghans..

Dans un contexte déjà très sombre pour la poursuite de la mission de l'OTAN en Afghanistan les Etats Unis font face à des défections des plus gênantes. Après avoir perdu toutes chances de réconciliation avec le peuple afghan après les exactions grandissantes des soldats de l'occupation sur les civiles, voilà deux nouveaux revers qui devraient mettre les Etats Unis dans une situation des plus inconfortable.

D'abord le président afghan, Hamid Karzaï qui pendant longtemps se voulait l'allié clef de l'occupation demandait jeudi aux forces sous commandement de l'Otan de quitter les villages afghans. Il faisait cette annonce à Kaboul en compagnie du secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, appelant les soldats de l'armée américaine à retourner dans leur base.

Et dans un communiqué diffusé pratiquement au même moment, les talibans ont annoncé la suspension de leurs pourparlers de paix avec Washington, dénonçant le manque de clarté de la position américaine. Cette annonce du gel de leur participation aux discussions est un vrai coup dur pour les Américains, qui espéraient au contraire élargir les discussions exploratoires en cours. Le communiqué en anglais des insurgés a été diffusé au moment où Leon Panetta quittait le pays. "L'Emirat islamique a décidé de suspendre toutes les discussions avec les Américains qui ont lieu au Qatar (à partir de jeudi) tant que les Américains n'auront pas clarifié leur position et affiché leur volonté de respecter leurs promesses plutôt que de perdre du temps", peut-on lire dans ce document. Les talibans ont ajouté que des discussions avec le gouvernement afghan n'avaient pas lieu d'être.

Les Etats-Unis avaient relativisé l'importance de l'appel du président afghan, affirmant qu'aucun changement dans le calendrier de retrait n'était pour l'instant à l'ordre du jour et que Kaboul ne réclamait pas le départ immédiat des soldats américains. "Un plan de transition concernant la sécurité a été établi et il n'y a pas de raison que le calendrier soit modifié aujourd'hui. Le président Karzaï n'a pas demandé que l'agenda actuel soit modifié (lors de la réunion)", a déclaré un haut responsable du ministère américain de la Défense, qui accompagnait Panetta et n'a pas souhaité être nommé.

Peu auparavant, l'armée américaine avait défendu la décision de transférer l'auteur de la tuerie de Kandahar, hors d'Afghanistan, vers un centre de détention au Koweït, malgré la volonté des Afghans de le voir jugé dans leur pays. Le général Curtis Scaparrotti, numéro deux dans la chaîne de commandement en Afghanistan, a expliqué que cette mesure permettrait au militaire, qui s'est rendu après avoir abattu seize civils afghans, en majorité des femmes et des enfants, de « bénéficier d'une instruction et d'un procès équitables »

A ce sujet, une information paru par l'agence d'information afghane Lafghan Islamic Press puis repris par le site d'information La voix de la Russie annonce une nouvelle donne sur la barbarie qui a eu lieu dans la nuit de samedi à dimanche. Le groupe parlementaire afghan prétend qu'au moins 15 militaires étrangers sont impliqués dans la tuerie des 16 civils dans la province de Kandahar. Le groupe de neuf députés désigné par la chambre basse du parlement afghan pour enquêter sur l'assassinat de 16 habitants civils dans la province de Kandahar a annoncé la fin de l'enquête et la présence des preuves que les meurtres avaient bien été commis par plusieurs soldats et non pas par un seul.