Les Etats-Unis sont soupçonnés d’être derrière les appels de fédéralisme.
De violents affrontements entre partisans du fédéralisme et opposants à cette option consistant à diviser la Libye en trois régions autonomes, ont fait des victimes à Benghazi (est), a-t-on appris auprès de sources médicales dont les bilans divergeaient.
"Une personne a été tuée et au moins cinq autres blessées", a déclaré Basma Mohammed, un responsable médical de la ville.
Mais un autre responsable médical local a indiqué que la personne ayant péri était morte des suites d'un accident de voiture. "Une personne décédée dans un accident de voiture a été amenée au centre médical, ce qui a entraîné des confusions, mais il n'y a pas eu de morts dans les affrontements", a-t-il déclaré.
Cela a été confirmé par le président du Conseil suprême de sécurité de Benghazi, Fawzi Wanis, qui a évoqué un bilan de cinq blessés - deux par balles et trois à coups de pierres ou de couteau.
Les violences ont éclaté après une manifestation au cours de laquelle 2.000 personnes ont défilé jusqu'à la place de la Liberté, sur le front de mer, où un dirigeant local réclamant l'autonomie pour l'Est libyen, Ahmed Zoubaïr al-Senoussi, a prononcé un discours, selon un journaliste de l'AFP.
Peu après le discours, des coups de feu ont retenti et des jets de pierres ont été échangés entre les partisans du fédéralisme et ceux qui, comme le Conseil national de transition (CNT) au pouvoir, rejettent cette idée.
"Les choses sont rentrées dans l'ordre et les affrontements sont terminés", a assuré M. Wanis.
"Nous appelons tout le monde à garder son calme", a déclaré le porte-parole du CNT, Moukhtar al-Jadal, ajoutant que les violences étaient une réaction spontanée, qui ne reflétaient pas du tout la position gouvernement sur ce dossier épineux.
Le 6 mars, des chefs de tribus et de milices ont proclamé à Benghazi l'autonomie de Barka (la Cyrénaïque) (est), une région riche en pétrole, provoquant la colère du pouvoir central et suscitant des craintes de partition du pays.
Trois jours plus tard, des milliers de personnes avaient défilé contre le fédéralisme à Tripoli et à Benghazi, où des incendies avaient fait un mort et des dizaines de blessés.
Jeudi, les autorités libyennes ont annoncé avoir amendé la déclaration constitutionnelle qui régit la période transitoire post-Kadhafi, en donnant plus de représentativité aux régions dans l'Assemblée constituante qui doit être élue en juin.
La Libye était autrefois divisée en trois régions administratives - la Tripolitaine (ouest), Barka (est) et le Fezzane (sud) -, avant que le système fédéral ne soit supprimé en 1963.